Le peuple ne suit pas
Absence de poids politique, de leader charismatique et surtout de base militante réelle dans les rangs de l’opposition.
Depuis l’élection présidentielle d’avril dernier et même bien avant, le citoyen assiste chaque jour à «un spectacle» ou mieux «des spectacles politiques» des plus ahurissants. Dans toutes les marmites politiques, pro-pouvoir ou opposition, un seul mot mijote: changement! Bien que tout le monde soit d’accord sur le sujet, partis au pouvoir, partis d’opposition, personnalités politiques, société civile, observateurs, pays étrangers,… mais pour y parvenir aucun «changement» n’est véritablement relevé dans les néfastes pratiques de nos politiques. Nous avons assisté à la naissance de ce qui est appelé Cltd, une alliance de partis d’opposition qui regroupe le RCD, Jil Jadid, MSP, FJD, Ennahda, et plusieurs personnalités politiques.
Une alliance qui a proposé une démarche à suivre pour garantir une transition pacifique. Juste après, le FFS est arrivé avec d’autres consultations et une autre démarche, dite consensuelle qui mènera au changement. Le tout a basculé vers ce qui s’apparente à «une agitation» de toute la classe politique à travers une batterie de propositions! Consultation contre-consultation. Proposition et contre proposition. Avalanche de communiqués et tapage médiatique. Alliances naturelles ou contre nature… le tout dans les salons des QG des partis politiques. Le peuple ne suit pas,…déjà qu’il n’est pas consulté! La lecture qu’impose tout ce spectacle, dont «le peuple» est jusqu’à maintenant ni consulté ni associé, bute sur une conclusion terre à terre. D’un côté, il n’y a pas d’approche de fond de la crise. Elle est appréhendée dans ses manifestations, jamais dans ses racines. Les divergences sont de forme. Les différentes propositions se ramènent toutes au compromis avec l’islamisme.

D’un autre point de vue, toute la classe politique est rattachée à des pôles exogènes et relaie leurs luttes. Les USA, l’UE et les Internationales (islamiste et socialiste) pèsent plus que ne pèse la société algérienne.
Sinon, il n’y a pas d’opposition à ce pouvoir. «Ce sont des alliances malsaines qui se forment pour soi disant reprendre le pouvoir, sans aucune consultation des citoyens, il y a beaucoup de manipulations et de faux opposants et du pouvoir. D’autant plus que la plupart de ces partis ont toujours été avec le pouvoir, donc des rentiers. La situation aujourd’hui n’est pas du tout un fait inédit. Tout a commencé en fait en 1988 avec le discours de Chadli Bendjedid. Après le recul, il est établi que les événement ont été fomentés pour une soi-disant ouverture politique et médiatique balisée.
Le pouvoir à l’époque a compris qu’il fallait qu’il décompresse la société. Le mouvement naissant a partir de 1980 commençait à prendre vraiment.
Nous avons assisté à cette époque à la naissance de l’Association des enfants de chouhada, des Ligues des droits de l’homme…etc. Dans leurs stratégies, il fallait fragmenter toutes ces entités à commencer par le mouvement 1980 qui avait fédéré tout jusque-là.
Pour ce faire, il y a eu la naissance de quelques partis dits démocratiques et pollution de la vie politique et démocratique. Tout le reste est venu dans le même canevas. Un éclatement fomenté qui a donné cette valse. Aujourd’hui, tout le monde et plus spécialement les partis politiques et tout ce qui gravite autour du pouvoir broute dans la main de ce même pouvoir. Quelle crédibilité donner à ces gens et à leur démarche? Quel parti peut se targuer d’avoir une assise populaire pour être soutenu dans ses initiatives de changement?
Enfin, dans l’état actuel des choses, la classe politique à défaut d’inonder le citoyen qui souvent ne se reconnaît plus dans cette avalanche de propositions et de discours, il devient capital de rassembler le peuple et de le sensibiliser sur l’état réel de l Algérie