Une ville, une histoire : Tlemcen la perle du Maghreb

Une ville, une histoire : Tlemcen la perle du Maghreb

Tlemcen, en berbère : Tala Imsan ou Tilimsen, est une commune de la wilaya de Tlemcen, dont elle est le chef-lieu. Elle est située au nord-ouest de l’Algérie, à 520 km au sud-ouest d’Alger, à 140 km au sud-ouest d’Oran et, frontalière du Maroc, à 76 km à l’est de la ville marocaine d’Oujda. Tlemcen, érigée dans l’arrière-pays, est distante de 40 km de la mer Méditerranée.

Ancienne capitale du Maghreb central, la ville mêle influences berbère, arabe, hispano-mauresque, turque et française. De cette mosaïque d’influences, Tlemcen tire le titre de capitale de l’art arabo-mauresque en Algérie. Selon Dominique Mataillet, divers titres sont attribués à la ville dont « Perle du Maghreb », « Grenade africaine » et « Médine de l’Occident ». À 140 km au sud-ouest d’Oran, au pied du djebel Terni, apparaît Tlemcen, enserrée entre les villages d’El Eubbad à l’est et de Mansourah à l’ouest. La ville, située sur un replat calcaire à 800 m d’altitude, est adossée au sud du plateau rocheux de Lalla Setti. Elle domine les plaines de la Tafna et de Safsaf. La haute plaine de Tlemcen apparaît ainsi comme un vaste piémont étalé en éventail, à la base des montagnes méridionales. Les eaux descendues parfois en cascades des hauteurs, la fertilité du terroir, les mélanges des sols, la densité des arbres lui donnent le nom imagé de bocage tlemcenien [réf. nécessaire]. Là y alternent vergers, oliveraies, jardins potagers et vignobles. Cet agencement géologique sert de couloir à l’air marin qui tempère la rigueur des hivers et la chaleur des étés. La région de Tlemcen s’inscrit comme un îlot arrosé au milieu des zones arides de la Moulouya marocaine à l’ouest, des zones semi-arides de Sidi Bel Abbès et Mascara à l’est et des zones steppiques d’El Aricha au sud. Tlemcen est desservie par l’aéroport international de Tlemcen – Zenata – Messali El Hadj situé à 22 km au nord-ouest de la ville. La ville dispose d’un téléphérique, inauguré en 2009, qui relie les quartiers ouest de la ville au plateau de Lalla-Seti, à plus de 1200 m d’altitude ; il est très fréquenté durant le week-end par les familles en quête de divertissements. Tlemcen est reliée à l’autoroute Est-Ouest, longue de 1 216 km, dont elle est proche de l’extrémité occidentale. Elle permet de relier Tlemcen à Annaba, ville située à son extrémité orientale, en 10 heures de route. Le transport ferroviaire connaît un nouveau développement depuis le début des années 1990, notamment par la mise en circulation d’un train interurbain reliant Tlemcen à Sabra et qui assure aussi le transport estudiantin. Le transport ferroviaire est marqué, dans les années 2000, par la reprise de la ligne ferroviaire de transport de voyageurs entre Oran et Tlemcen via Sidi Bel Abbès et la réouverture de la ligne reliant Tlemcen à Maghnia. Ces embranchements sur le réseau ferroviaire ont facilité le transport des marchandises et des produits des secteurs économiques de Tlemcen mais également d’Ouled Mimoun, Maghnia et Ghazaouet.  En 1984, la commune de Tlemcen est constituée à partir des localités suivantes : Tlemcen, Abou Tachefine, Sidi Boumédiène, Kiffane Nord, Koudia et Boudghène.  Selon une première hypothèse, le nom de Tlemcen proviendrait du mot zénète Tilimsan, agglutination des deux mots telem et sin signifiant selon Ibn Khaldoun « composé de la terre et de la mer » ; le mot est cité pour la première fois par Tabari qui mentionne Tlemcen en parlant des Banou Ifren. Quant à Yahya Ibn Khaldoun, il indique que Tlemcen signifierait « le Désert et le Tell ».Selon une autre hypothèse, le nom de Tlemcen signifierait « poches d’eau captées ». La proche région de Tlemcen a été habitée à l’époque néolithique, ce dont témoigne la découverte en 1875 par G.M. Bleicher de haches polies dans les grottes de Boudghène. En 1941, M. Estauni a mis au jour, à Bab El Qarmadin, un magnifique polissoir néolithique actuellement conservé au musée de la ville. Il existe trois gisements préhistoriques importants dans la région : le lac Karar à 1 km au sud de Remchi, les abris sous roches de la Mouilah à 5 km au nord de Maghnia et le gisement dit « d’Ouzidan » à 2 km à l’est d’Aïn El Hout. Les abris de la Mouilah et de Boudghène présentaient les meilleures conditions d’habitat pour l’homme préhistorique qui s’y est fixé durablement.