Une ville une histoire : Bouhanifia, la capitale du tourisme thermal

Une ville une histoire  : Bouhanifia, la capitale du tourisme thermal

La ville de Bouhanifia reste depuis toujours la capitale des eaux minérales chaudes au niveau du territoire national et sa renommée a largement dépassé les frontières du pays. Son bain existe depuis 2000 ans et sa première exploitation remonte à l’époque romaine.

Bou Hanifia est une commune de la wilaya de Mascara, située au sud-est de Mascara. Elle abrite une station thermale très réputée en Algérie, Hammam Bouhanifia, dont l’origine date de l’antiquité romaine. Les piscines antiques de Bou-Hanifia furent exploitées par les Romains qui eurent ici une agglomération. C’était Aquae Sirenses dont ne subsistent plus que des vestiges informes, à deux kilomètres au Sud. Mais les piscines antiques furent longtemps utilisées par les Arabes et par les Turcs. Au point de vue géographique le professeur Dalloni explique la formation des émergences thermales : Un affaissement a créé la dépression qui sépare la zone bouleversée du Tell des montagnes jurassiques du massif Saïda ; elle a été occupée par un grand lac vers la fin du Pliocène. Plus tard, les calcaires déposés dans le fond de cette cuvette ont été redressés jusqu’à la verticale par une accentuation posthume du même effondrement. C’est également une fracture quartenaire qui a donné lieu aux sources de Bouhanifia. Bien que le Génie militaire, aux environs de 1860 eut commencé de créer des piscines qui servirent aux besoins des malades de l’Armée, ce n’est que beaucoup plus tard, en 1913 lorsque l’agglomération ébauchée passa de l’Administration militaire des Bureaux arabes à celle des communes mixtes que Bouhanifia commença à s’organiser. En 1920, le centre industriel était créé et une école, une mairie, un bureau de poste étaient construits. Ce dernier fut remplacé récemment par un immeuble moderne dû à l’Administration des P.T.T. Pendant la période suivante, la localité était électrifiée, et une église et de nombreux hôtels-restaurants s’édifiaient.  Une grande date pour le pays, le 30 janvier 1942, Hammam-Bouhanifia ou Bouhanifia-les-Thermes était classé station hydrominérale de première catégorie par la Commission hydro-climatique d’Alger. Ce n’est qu’en 1938 qu’un grand événement s’était produit : le Grand Hôtel des Thermes, édifié par la Compagnie Fermière à laquelle la station fut concédée en 1935, avait été inauguré. Hammam Bouhanifia (Aquae Sirenses à l’époque romaine) est un bain romain qui existe depuis 2 000 ans. Il est situé dans la commune de Bouhanifia, site touristique et thérapeutique, à 24 km à l’ouest de Mascara (dans la wilaya de Mascara). Son exploitation remonte à l’époque romaine.  De l’humble village amorphe, cet événement allait faire un grand centre thermal et même la capitale du thermalisme algérien. Les vertus curatives des eaux qui sauvent ont attiré plus de 52 000 curistes, ce chiffre à peine croyable, explique la présence des 18 hôtels plus ou moins importants qui vivent de l’exploitation des eaux, l’attrait de l’équipement perfectionné des Thermes et du Grand Hôtel attenant décide beaucoup de malades (et de simples touristes) à entreprendre le voyage, lesquels eussent hésité à se rendre dans ce désert avant sa création. L’histoire de Bouhanifia est ancienne puisque ses eaux minérales étaient déjà appréciées par les Romains qui avaient bâti une importante ville militaire baptisée Aquae Sirenses. Détruite plusieurs fois puis reconstruite, la ville resta prospère jusqu’au VIIe siècle, époque au cours de laquelle Si Okba lui donna le coup de grâce. Après la conquête française en 1888, un premier classement des 15 principales sources minérales fut établi et Bouhanifia y figurait en bonne place. À partir de 1910, la commune mixte de Mascara, locataire des sources, a fait construire un hôtel, l’actuel hôtel des Bains, une poste et des thermes. En 1923, après des études bien approfondies, Bouhanifia a été classée au quatrième rang des eaux radioactives de France. En 1938, les nouveaux thermes et le Grand hôtel étaient inaugurés. À la déclaration de la Seconde Guerre mondiale, toutes les installations étaient en service, ce qui a permis à Bouhanifia de soigner et soulager des malades qui ne pouvaient se rendre dans les stations de la métropole. En 1942, un nouveau chapitre s’ajouta à l’histoire de Bouhanifia avec la réquisition de la ville par le service de santé de l’armée américaine qui a décidé de transformer la station thermale en cité hospitalière, initiative motivée par l’abondance et la valeur sur le double plan hygiénique et thérapeutique des eaux. Après le départ de l’armée américaine en décembre 1943, la station retrouva sa clientèle habituelle. Le barrage se trouve à 5 km en amont de l’Oued El Hammam. Exécutés par la Société Algérienne des Entreprises Léon Chagnaud, sous la direction de MM. Vergniaud, Drouhin et Arages, les travaux de construction furent entrepris en 1930 et achevés dix ans plus tard. Il remplace celui de l’Oued Fergoug, situé à 20 km en aval, lequel a été détruit en 1927 lors d’une crue évaluée à plus de 5 000 mètres cubes seconde, ce qui est un débit d’une exceptionnelle violence. Aussi les commissions techniques, qui ont étudié la construction du nouvel ouvrage, ont prudemment fixé le débit à 6 000 mètres cubes seconde le débit qu’il est capable d’évacuer. Barrage d’enrochements arrimés, dont les travaux ont atteint une ampleur considérable due, pour une grande part aux difficultés du terrain, il forme une boucle de l’oued, un lac de 520 hectares d’une capacité de 70 millions de mètres cubes et un périmètre irrigable de 12 000 hectares. Depuis, Bouhanifia est devenue l’une des destinations touristiques les plus prisées du pays, grâce à son hammam, qui ne désemplit point,  durant toute l’année.