Au deuxième jour du mois d’avril, le ministre Azzedine Mihoubi inaugurait en grande pompe la manifestation «Mostaganem, capitale du théâtre 2017». Cette manifestation, qui devait s’étaler sur toute l’année, n’aurait vécu qu’une seule journée.
En effet, lors de la conférence de presse donnée avant l’inauguration de cette manifestation, on avait annoncé une directive du ministre pour que toutes les représentations des théâtres régionaux soient programmées à Mostaganem. A cette occasion, on avait parlé de la diversité des activités, notamment les pièces théâtrales, qui seront présentées par les troupes venant des 48 wilayas du pays, des diverses expositions dont une sur la chronologie du festival du théâtre amateur depuis sa première édition de l’année 1967 à celle de la 49e édition, une autre sur les livres traitant du théâtre et de ses auteurs, une troisième s’intitulant ‘’50 ans de théâtre amateur’’, l’organisation de salons nationaux des arts plastiques, de la photographie, de l’habit traditionnel, du costume de théâtre, et de l’artisanat et d’autres salons, la projection de films documentaires sur le théâtre, animation de colloques nationaux et internationaux sur le quatrième art, etc.
Plus d’un mois après l’inauguration de cette grandiose manifestation, on se demande ce qui se passe à Mostaganem. Ni les chaînes de télévision ni, en tous cas, les journaux ne sont informés. Aucune information n’a filtré à ce jour du ministère de la Culture. Le ministre est il revenu à Mostaganem dans la discrétion ? Les représentations sont-elles données à huis clos comme pour certains matchs de football pour éviter la violence dans les salles?
Le silence
En tous cas, à notre niveau, aucune information n’arrive ni sur les activités ni sur l’annulation de cette «grande» manifestation qui devait faire de Mostaganem, la capitale du théâtre durant toute une année. Si le titre de cet événement nous rappelle les grandes manifestations «Alger, capitale de la culture arabe», Constantine et Tlemcen, les activités n’ont aucun lien avec ces événements qui avaient, malgré, tout attiré quotidiennement des spectateurs par centaines, et tous les médias en parlaient. Aujourd’hui, on se retrouve face à un silence total des organisateurs qui n’ont même pas donné le motif de l’annulation, si c’est le cas.
On se demande s’il y a eu un programme distribué en cachette par le commissariat de ce festival. On se demande si les troupes participantes se trouvent déjà à Mostaganem et attendent d’être programmées. On se demande si l’événement a été reporté à cause des élections législatives. On se demande si le ministre de la Culture a désigné un commissaire pour gérer ce festival. On se demande si on est les seuls à ne pas savoir que le festival a été annulé. On se demande si ce n’était qu’un poisson d’avril. Enfin, se peut-il que le ministre ait vraiment annulé le festival au lendemain de son inauguration sans qu’on ne donne l’information ? Se peut-il qu’il y ait actuellement des activités sans qu’on ne soit informés ?
