Dans son dernier recueil, Mohamed Djaâfar met le lecteur à l’épreuve

Dans son dernier recueil, Mohamed Djaâfar met le lecteur à l’épreuve

L’écrivain Mohamed Djaâfar revient aux lecteurs avec un recueil de nouvelles “Ibtikar El’alem” (La douleur inventée, NDLR) traitant des questions en rapport avec l’écriture, la vie et l’amour en s’essayant à différents outils et genres littéraires.

Paru aux éditions Al-Ikhtilef (Algérie) et Al-Dhifaf (Liban), le recueil s’ouvre sur “Sawt” (Voix, NDLR), une sorte de déclaration d’intention dans laquelle Mohamed Djaâfar affiche son approche de l’écriture et de ses outils à travers sa réponse à une fictive question posée à l’auteur.

Mohamed Djaâfar a choisi de commencer par ce texte comme prélude à ce qui attend le lecteur.

L’écriture dans tous ses états se fait plus présente dans “El-Kadhia” (La Cause, NDLR) qui se penche sur la condition sociale de l’écrivain en proie à des difficultés financières et obsédé par l’idée d’arracher un prix, et qui découvre, aussi paradoxal que cela puisse paraître, que l’écriture sur la Palestine est un tremplin et “la cause palestinienne sacrée” un fonds de commerce.

L’auteur convoque l’univers de la littérature dans la nouvelle “El Fahl Alladhi Akala Kalbahou” (Le brave qui a mangé son coeur, NDLR), dans lequel les rituels de l’écrivain s’y invitent. Mohamed Djaâfar semble expliquer au lecteur les détails du lien entre le livre et les récits, dévoilant du coup des situations profanes à travers l’histoire de la jeune écrivaine qui parvient à se faire une place sur la scène culturelle en usant de subterfuges éloignés du monde de la littérature.

“Echak” (Le doute, NDLR), est une véritable spirale narrative à travers laquelle Djaâfar éprouver le lecteur dans sa patience et sa capacité à “s’accrocher” à la lecture. Cette nouvelle se veut parfois un travail méthodique, une caractéristique de l’écrivain qui aime tester autant les processus que les outils de l’écriture, comme il procède dans ses romans.

C’est dans cette perspective que s’inscrit la nouvelle “Iltibas” (Confusion, NDLR) qui revient sur la situation sécuritaire dans les années 90 dans un style expérimental.

Plongé encore une fois dans la spirale narrative, le lecteur est “livré” à la répétition délibérée qui le met dans un état de confusion à la mesure de la confusion du récit lui-même.