Divergences sur les prochaines actions,La Coordination des marcheurs a éclaté

Divergences sur les prochaines actions,La Coordination des marcheurs a éclaté
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Réunie hier à huis clos à la Maison des syndicats d’Alger, la CNCD n’a pas trouvé de consensus sur l’action de samedi prochain. La CNCD s’est fragmentée en deux parties.

La Coordination nationale pour le changement et de la démocratie (CNCD) explose. Née le 28 janvier dernier à l’initiative de plusieurs syndicats et partis politiques, la CNCD n’a pas vécu un mois en raison des divergences sur les prochaines actions. Réunie hier à huis clos à la Maison des syndicats d’Alger, la CNCD n’a pas trouvé de consensus sur l’action de samedi prochain. La CNCD s’est fragmentée en deux parties. La première est composée de partis politiques, la seconde de la LADDH, syndicats autonomes et mouvements de la société civile.

Les deux parties ont tenu deux points de presse séparés à l’issue de cette réunion. Les syndicats et les associations ont demandé aux partis politiques de se retirer de la CNCD et laisser les organisations de la société civile travailler avec la population. Les partis politiques ont refusé de claquer la porte de la CNCD et ont décidé de maintenir le principe d’une marche à Alger tous les samedis au départ de la place des Martyrs jusqu’au 1er Mai. Le CLA, le Snapap, la Satef et la LADDH ont décidé de ne pas s’associer à cette démarche et ne participeront pas aux marches. La marche a fait l’objet de discorde entre les membres de la CNCD.

«Il y a des pour et des contre», a affirmé Idir Achour, porte-parole du CLA et membre de la Coordination. «Certains membres ont proposé le report de cette marche afin de permettre à la Coordination de bien mobiliser ses troupes. D’autres insistent sur le maintien de cette dynamique en observant des marches pacifiques tous les samedis», dit-t-il. La proposition de l’ajournement de la marche de samedi a été faite après que les membres de la CNCD aient constaté des insuffisances sur le plan organisationnel lors des actions précédentes. «Des membres de la Coordination évitent ce samedi afin d’apporter des correctifs à certaines lacunes», affirme notre interlocuteur. Cependant, il n’y a pas que la prochaine action qui a été débattue lors de la réunion d’hier. La question très délicate liée au rôle et à la présence des partis politiques au sein de la Coordination a été abordée également. Dans ce sens, une proposition a été faite par des organisations autonomes consistant en la création de deux commissions au sein de la CNCD.

L’une regroupera les partis politiques, l’autre, les organisations de la société civile. «Il y avait deux tendances. Ceux qui sont pour la présence des partis politiques et ceux qui ont préféré écarter les formations politiques de la CNCD», dira notre interlocuteur. Pour les partisans de l’idée du retrait des partis, le peu d’engouement des jeunes aux précédentes actions de protestation est due essentiellement à la présence de ces formations au sein de la CNCD. En effet, le peuple, les jeunes notamment, ont démontré lors des tentatives de marches des 12 et 19 février son désintérêt à la chose politique, d’où son boycott de la marche.

Au sein même de la Coordination, syndicats et associations ont accusé à maintes reprises les partis politiques, le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) de tentatives de récupération de ce mouvement. Le RCD a été averti plusieurs fois par les membres de la Coordination de cesser son jeu trouble. Critiqué, le RCD est indésirable au sein même de la CNCD. De simples citoyens ont affirmé lors des deux dernières manifestations qu’ils veulent marcher mais «pas derrière Saïd Sadi». Pour des représentants d’associations et même de syndicats, membres de la CNCD, ces formations politiques sont sérieusement décrédibilisées auprès de l’opinion publique. D’autres syndicats autonomes refusent également d’adhérer à cause de la présence de ces partis politiques.

Par Hocine Larabi