Divergences et divisions entravent le dénouement de la crise ,FLN et RND, deux partis sur cale

Divergences et divisions entravent le dénouement de la crise ,FLN et RND, deux partis sur cale

Les adversaires et partisans de l’ex-secrétaire général du FLN semblent se complaire dans cette situation de blocage qui paralyse le parti depuis deux mois, alors que la réunion du comité central (CC) est renvoyée aux calendes grecques. Idem au RND où les relations sont glaciales entre partisans et adversaires d’Ouyahia.

Le SG par intérim, Bensalah, menace de démissionner. Les tentatives de rapprochement entre partisans et adversaires de Belkhadem en vue de trouver une issue à la crise que traverse le parti FLN n’ont pas abouti. Si les partisans de l’ex-secrétaire général, évincé à l’issue du vote de retrait de confiance le 31 janvier dernier, continuent à le défendre en soutenant sa candidature pour succéder à lui-même, du côté des contestataires la tension monte d’un cran d’autant plus que les partisans de Belkhadem semblent maintenir le statu quo en attendant la tenue de la très attendue session du comité central (CC) voulue «extraordinaire».

Ainsi, les partisans Belkhadem jouent les prolongations. La date de cette réunion n’est pas encore arrêtée malgré la réunion, jeudi dernier, du bureau politique (BP) qui s’est contentée d’aborder des questions d’ordre organique. Les adversaires reprochent à l’aile Belkhadem de maintenir le statu quo qui frappe le parti depuis deux mois, en ce sens qu’ils insistent et mettent la pression pour convoquer une session extraordinaire du comité central pour élire le successeur de Belkhadem, persona non grata à la tête du parti. Par conséquent, le parti se trouve dans une situation de blocage alors que ses activités sont gelées jusqu’à nouvel ordre. En un mot, le FLN est mis sur cale. Contestataires et adversaires de Belkhadem se renvoient la balle et il est vrai qu’ils semblent se complaire dans cette situation de crise latente à laquelle aucune issue n’est envisagée pour le moment. Mais le clan Belkhadem s’agite ces derniers jours, ses partisans sont à pied d’œuvre en multipliant les réunions de concertation. Selon des sources concordantes, des membres du comité central et des mouhafedhs fidèles à Belkhadem mènent campagne à travers les différentes régions du pays pour plaider le retour de l’ex-secrétaire général. De leur côté, les membres du mouvement de redressement qui sont nombreux au sein du comité central ont entamé également des discussions pour plébisciter un des leurs comme candidat à la succession de Belkhadem. On apprend également que des membres du comité central, adversaires de Belkhadem- ainsi que les ministres ayant contribué à son éviction, se sont également consultés autour du futur secrétaire général qui sera plébiscité lors de la prochaine session extraordinaire. Les quatre ministres, à savoir Amar Tou, Tayeb Louh, Abdelaziz Ziari et Rachid Harraoubia avaient pris part, jeudi dernier, à la première réunion du Bureau politique sous la direction de son coordinateur, Abderahmane Belayat. A l’issue de cette rencontre, les participants ont mandaté l’actuel bureau politique que les contestataires ne reconnaissent plus et dont les décisions sont caduques. Cette décision n’a pas manqué de provoquer la colère des redresseurs auxquels les membres du BP ne peuvent plus faire entendre raison. Par ailleurs, le RND s’enlise toujours dans un chemin boueux du fait des divisions et divergences qui le secouent depuis des mois. L a démission d’Ouyahia et son remplacement par l’actuel président du Conseil de la nation Abdelakder Bensalah (SG par intérim) n’aura pas atténué la crise. Les discussions et concertations menées par Bensalah en vue de trouver une sortie de crise n’ont, paraît-il, pas abouti. Selon certaines sources citées par la presse, Bensalah, refusant d’entrer en conflit frontal avec les adversaires d’Ouyahia, aurait menacé de démissionner de son poste de SG par intérim. Cette menace brandie par celui qu’on donnait comme futur leader du RND sonne comme un avertissement. Le plébiscite dont avait joui Abdelkader Bensalah de la part des membres du conseil national du RND lors d’une session ordinaire tenue quelques jours après la démission d’Ouyahia était un prélude à un dénouement de la crise qui secoue le RND. Le parti faisant autrefois partie de la défunte Alliance présidentielle devra connaître le nom de son nouveau secrétaire général lors du prochain congrès prévu fin mai 2013.

Par Yazid Madi