Divergences autour du Smig ,Quel salaire pour les Algériens ?

Divergences autour du Smig ,Quel salaire pour les Algériens ?
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L’érosion galopante du pouvoir d’achat est tellement ressentie que bon nombre de fonctionnaires s’adonnent à une activité complémentaire rémunérée pour arrondir leurs fins de mois.

Le débat autour du pouvoir d’achat et du Smig (Salaire minimum garanti) ne cesse d’alimenter la polémique d’autant que l’Union générale des travailleurs algériens en fera son cheval de bataille lors de la prochaine tripartite. A quelques jours de la tenue de la tripartite, prévue pour le 29 septembre, deux organisations patronales, le Forum des chefs d’entreprise et la Confédération générale des entreprises algériennes, ont affiché leurs réticences vis-à-vis des propositions de l’UGTA qui fixe le salaire de base à 36 000 dinars. De son côté, le patronat soutient qu’une augmentation des salaires suppose une étude approfondie sur la santé financière des entreprises. Rappelons, à juste titre, qu’un recensement économique a eu lieu en mai dernier. Malgré tout, la Centrale syndicale soumettra, lors de la prochaine tripartite, des propositions à la prochaine tripartite (gouvernement-patronat-syndicat), concernant essentiellement la révision à la baisse de l’indemnité sur le revenu global (IRG), l’augmentation du salaire minimum national garanti (SNMG) et la redéfinition de l’article 87 bis. Le relèvement du salaire de base a fait l’objet de plusieurs propositions, déclinées sous forme d’étude, pour définir un seuil minimum du Smig. Citons, à titre d’exemple, l’étude réalisée par l’UGTA, dont des cadres et experts se sont étalés sur les dépenses des ménages algériens. L’étude menée par l’ UGTA a proposé que le salaire de base devrait être fixé à 35 000 dinars par mois. Le Parti des travailleurs (PT), quant à lui, propose un SMIG à 36 000 DA. En fait, ces experts tentent, en s’appuyant sur cette étude, de pouvoir persuader les membres du gouvernement d’une amélioration sensible du pouvoir d’achat. Salah Djounahat, membre du Secrétariat de l’UGTA, a expliqué que l’augmentation des salaires dépend de l’abrogation du fameux article 87 bis. Par ailleurs, une étude sur la vie socioprofessionnelle des travailleurs de la Fonction publique menée récemment par le Syndicat national autonome des travailleurs de la Fonction publique (Snapap), menée auprès de 22 482 employés à travers le territoire national dans cinq secteurs-clés (éducation, santé, collectivités locales, formation professionnelle et enseignement supérieur), a démontré que près de 8 travailleurs sur 10 (76%) sont obligés de recourir au crédit, pour subvenir à leurs besoins et ceux de leurs familles, les plus élémentaires (nourriture, habillement et autres charges). La baisse du pouvoir d’achat et l’inflation galopante ont affaibli le budget des travailleurs de la Fonction publique, toutes catégories confondues. Les résultats de la même étude ont conclu que pour un salaire mensuel moyen de 27 000 DA, la nourriture et autres dépenses domestiques représentent 67%, soit 17 450 DA. Auxquelles s’ajoutent d’autres dépenses liées aux différentes charges (location, gaz, eau et électricité) qui reviennent en moyenne à 3 750 DA, soit 14,38% du salaire ainsi que les autres dépenses des membres de la famille (épouse et enfants) estimées à 6 425 DA, soit 21,5% du salaire. A la lumière de ces données, le Snapap est arrivé à une conclusion selon laquelle les dépenses mensuelles les plus élémentaires d’un travailleur sont supérieures à 30% par rapport à son salaire moyen. L’érosion galopante du pouvoir d’achat contraint bon nombre de fonctionnaires à s’adonner à une activité complémentaire rémunérée pour arrondir leurs fins de mois.



Yazid M.