Après trois jours de concertation, le comité central (CC) du parti du Front de libération nationale (FLN) n’a pas tranché sur la question des mandats présidentiels. Le rapport portant sur la révision de la Constitution, présenté devant les membres du CC, contenait deux propositions: l’une préconise un mandat de cinq ans renouvelable une fois, l’autre un mandat de cinq ans ouvert. Mais, Abdelaziz Belkhadem, SG du parti s’est déclaré à titre personnel pour un mandat présidentiel «ouvert».
Dans une conférence de presse animée à l’issue de la 4e session ordinaire du comité central (CC) du FLN, le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, s’est dit favorable à un mandat présidentiel «ouvert» (dont le renouvellement n’est pas limité) et à la mise en place d’un régime parlementaire. Il dira: «Personnellement je suis pour un mandat présidentiel ouvert qui ne soit pas limité et un régime parlementaire».
D’autre part, il a plaidé pour un régime parlementaire alors qu’il y a des années, il se disait favorable à un régime présidentiel. M.Belkhadem dira devant les journalistes : «Le régime parlementaire est un régime qui repose sur des convictions politiques, des programmes et la représentativité populaire au sein du Parlement».
Toutefois, M. Belkhadem a souligné que la décision sur la question du mandat présidentiel ne sera prise par le CC qu’une fois la base consultée.
Ainsi, le SG de l’ex-parti unique n’a pas attendu que la session extraordinaire du CC tranche sur cette question et a affiché ses ambitions personnelles et sa manière de voir «le changement» en Algérie. Cette sortie de Belkhadem a été plus que «surprenante» car le monsieur avait déclaré il y a quelques jours que le FLN n’est pas contre la limitation des mandats présidentiels. Mais apparemment, M.Belkahdem n’est pas encore en mesure de divorcer de l’idéologie du parti unique. Cependant, pourquoi dévoilé cet avis personnel ? Alors que les instances du parti n’ont pas tranché et même ses alliés dans ce qui reste de «l’alliance présidentiel», en l’occurrence, Bouguerra Soltani, président du MSP et Ahmed Ouyahia, SG du RND et actuel Premier ministre, tous deux se sont prononcés devant l’instance de Bensalah pour la limitation des mandats présidentiels.
M.Belkhadem a-t-il des ambitions pour devenir président de la République au point de soutenir un mandat ouvert ?
Le CC du parti du FLN a décidé lundi, à la clôture de ses travaux, de reporter à la prochaine session la question de savoir s’il y a lieu ou pas de limiter le mandat présidentiel.
Le rapport portant sur la révision de la Constitution, présenté devant les membres du CC, contenait deux propositions : l’une préconise un mandat de cinq ans renouvelable une fois, l’autre un mandat de cinq ans ouvert.
Ce report est dû au fait que les membres du CC n’ont pu trancher la question, le nombre de votants favorables à l’une ou l’autre option étant égal.
Ainsi, une délégation du FLN, conduite par Abdelaziz Belkhadem, sera reçue jeudi prochain par l’Instance de Bensalah. Selon M.Belkhadem, il n’y aura pas de propositions à soumettre car celles-ci doivent passer par la base. Donc, on ne sait pas ce que va échanger Belkhadem avec cette instance.
Dans ce cadre, le chargé de la communication au parti du FLN, Aïssa Kassa, a déclaré à l’APS que cette question «sera probablement étudiée lors de la prochaine réunion extraordinaire du CC prévue en automne».
Par ailleurs, l’instance souveraine du parti entre deux congrès, a retenu la proposition de conférer au président de la République la prérogative de désigner un vice-président, tout en maintenant l’appellation de Premier ministre.
Le CC a adopté également les rapports relatifs aux lois sur les élections, l’information et les associations (devant être présentés à l’Instance de consultations sur les réformes politiques) ainsi que le projet de résolution de politique générale, et ceux traitant des aspects financier et organique.
Belkhadem a rencontré El Hachemi Sahnouni
Interrogé sur la polémique relative aux déclarations des ex- leaders du FIS qui ont annoncé que des détenus de ce parti dissous seront libérés, Abdelaziz Belkhadem a déclaré qu’il a rencontré El Hachemi Sahnouni et d’autres citoyens mais «il n’a pas été question de libérer des prisonniers». Selon le SG du FLN, «Sahnouni et les autres ont posé des questions mais pas au nom du FIS».
Cependant, on ne sait par qui Abdelaziz Belkhadem a été chargé de négocier avec des ex-dirigeants de l’ex-FIS.
Il est à rappeler que le Premier ministre Ahmed Ouyahia avait démenti catégoriquement une éventuelle libération des détenus de l’ex-FIS impliqués dans des affaires de terrorisme.
Par Nacera Chenafi