Ce silence du gouvernement algérien… Pas le moindre communiqué du ministère des Transports depuis lundi 11 juillet, premier jour de grève du personnel naviguant d’Air Algérie. Même pas le début d’un commencement d’une déclaration publique pour commenter le mouvement de grève, pour appeler au dialogue avec le syndicat des navigants ou pour annoncer des mesures pour alléger le calvaire des voyageurs bloqués en France et en Algérie.
Le ministre des Transports, Amar Tou, est-il déjà en vacances ? Une chose est certaine : il est absent pendant que la compagnie aérienne connait la plus grave crise depuis 1963.
Prés de 200 vols annulés en trois jours de grève, des milliers de passagers désemparés des deux côtés de la Méditerranée, des pertes qui se chiffrent en millions de dollars, une pagaille sans pareille dans les aéroports, le prestige, ou ce qu’il en reste, de la compagnie nationale qui vole en éclat, tout cela laisse de marbre notre ministre des Transports.
En France, son homologue Thiery Mariani ne chôme pas. Il s’est déjà exprimé deux fois, mardi et mercredi, à travers deux communiqués dans lequel il rappelait Air Algérie à ses obligations envers ses clients.
Mercredi matin, le ministre français a réuni « des représentants de l’ambassade d’Algérie en France, de la compagnie Air Algérie, d’Aéroports de Paris et des services de l’Etat» pour tenter de trouver des solutions au calvaire de ces millions de passagers bloqués dans les aéroports de France.
En Algérie, le ministre des Transports est aux abonnés absents. A-t-il rendu visite aux voyageurs à l’aéroport international d’Alger ? Non. Son département a-t-il communiqué sur cette grève ? Encore non.
Sur le site du ministère, il n’y a pas la moindre allusion au débrayage qui affecte la compagnie Air Algérie qui tombe sous la tutelle du ministère des Transports évidemment. La dernière actualité mise en ligne sur le site date du 31 août… 2010.
Cette attitude du ministère du gouvernement d’Ahmed Ouyahia confine à la désinvolture et au mépris. Désinvolture dans la gestion de cette crise qui oppose le syndicat à la compagnie aérienne. Si le ministre peut toujours rétorquer que les deux parties sont souveraines pour engager des négociations pouvant aboutir à la fin du mouvement de protestation, rien ne l’empêche de manifester sa présence sur le terrain.
Mépris ensuite à l’égard des usagers d’Air Algérie, abandonnés dans les aéroports d’Algérie et de France sans la moindre explication, sans le moindre réconfort.
Il est peut être temps d’informer le ministre algérien des Transports qu’une grève paralyse Air Algérie depuis lundi 11 juillet.