Arrêter de fumer en Algérie est loin d’être facile. Car, à l’exception du Nicobloc, aucun substitut nicotinique ou médicament n’a encore obtenu l’autorisation pour être commercialisé. A l’occasion de la journée mondiale sans tabac, le 31 mai, nous avons quand même décidé de vous parler des produits vendus en Europe, que vous pouvez toujours vous procurer par le biais de la famille ou des amis, si vous avez décidé de tirer un trait sur la clope.
– Le patch : très répandu, le patch est un autocollant que l’on met directement sur le corps et qui diffuse de manière régulière une dose de nicotine différente selon le degré de dépendance. Il existe différents types de patchs à porter pendant 16 à 24 h. Au fur et à mesure du temps, les patchs délivreront de moins en moins de nicotine dans l’organisme. On passera de 21mg à 5mg par jour en 2 mois pour les fumeurs les plus rapides et 6 mois pour les plus lents. Les patchs peuvent être utilisés sans prescription médicale, l’important est de ne pas craquer pendant le traitement car l’association patch-cigarette s’avère très dangereuse !
– Les gommes et les comprimés à sucer : ce traitement dure environ 3 mois. Les gommes à mâcher comme les comprimés à sucer permettent de réduire l’effet de manque en diffusant de la nicotine dans l’organisme. Pour les gommes, l’idéal est de bien les mâcher pendant 30 minutes. Elles sont plus adaptées aux fumeurs irréguliers. Seul inconvénient, le risque de délivrer une dose de nicotine trop soudaine si les conseils de mastication ne sont pas respectés. Cependant, cette méthode peut provoquer chez certaines personnes des brûlures d’estomac ou pharyngées.
– Les inhalateurs ou spray nasal : ce sont des tubes en plastique accompagnés d’une cartouche de nicotine. En cas d’envie de fumer, il suffit d’inhaler une bouffée qui fournit environ 5mg de nicotine. Même chose pour le spray nasal. Un système simple et pratique. Cette méthode peut être associée avec les gommes, les patchs, etc…
– Les médicaments : les plus utilisés sont le Zyban, le Bipropion et le Champix. Ils inhibent la recapture de deux neurotransmetteurs : la dopamine et la noradrénaline au niveau du cerveau. Lorsque l’on arrête de fumer, la nicotine n’agit plus comme stimulant de la production de dopamine et c’est là que la sensation de manque apparaît. Ces médicaments permettent à la dopamine libérée naturellement au niveau du synapse d’y rester plus longtemps. Résultat : la sensation de manque est fortement réduite. A l’origine, ces deux médicaments étaient utilisés comme antidépresseurs ; ils agissent plus sur le psychique que sur le physique. Ils sont délivrés uniquement sur prescription médicale.
ATTENTION
Aucun de ces produits n’est en vente actuellement en Algérie, à l’exception du Nicobloc. Ceux vendus sont importés illégalement. Méfiez-vous des contrefaçons.
Les médecines douces, ça marche aussi
– L’acupuncture : l’acupuncture est une méthode d’origine chinoise. Elle consiste à glisser de fines aiguilles sous la peau sur des zones spécifiques et dont le but est de faire diminuer l’envie de fumer en agissant directement sur les réseaux d’énergie du fumeur. Cette méthode est miraculeuse chez certains et complètement inefficace chez d’autres, surtout chez les gros fumeurs. Il faut généralement l’accompagner par un autre traitement, comme les patchs, pour constater une amélioration.
– L’homéopathie et la mésothérapie : l’homéopathie permet de lutter contre les symptômes provoqués par l’arrêt de la cigarette. Le fumeur prendra des granulés contenant des doses infimes d’extraits de tabac pour une désaccoutumance progressive. C’est un traitement simple et facile à suivre plus adapté pour les petits fumeurs. Concernant la mésothérapie, c’est tout simplement des micros injections sur des points d’acupuncture d’un mélange de produits à base de tabac associé à la procaïne (anesthésique local). Cette méthode provoque le dégoût du tabac.
– L’hypnose : elle favorise le sommeil chez le fumeur pour le déconditionner de ses pensées profondes vis-à-vis du tabac. Son efficacité dépend de la réceptivité du patient. Elle a l’avantage de ne pas mettre le fumeur en contact avec la nicotine. Néanmoins, l’hypnose seule réussit rarement à sevrer un fumeur. Il est donc conseillé de l’associer avec d’autres méthodes telles que les gommes ou les patchs. Aussi, faites tout de même attention aux charlatans qui s’autoproclament hypnotiseurs aux soit disant résultats miraculeux et qui, souvent, coûtent une fortune!
– La psychothérapie : la psychothérapie comportementale et cognitive (de groupe ou individuelle) permet d’analyser les comportements et les idées associées au fait de fumer. Elle permet de déceler des troubles qui seraient à l’origine du tabagisme de certains individus et elle permet également au fumeur de prendre conscience de sa dépendance sans pour autant l’accabler en lui rappelant à chaque fois les dangers de la cigarette. Cette méthode, certes efficace pour les fumeurs fermement décidés à arrêter, a néanmoins montré ses limites chez les sujets trop pressés d’arrêter ou non assidus. En effet, elle implique plusieurs séances d’où forcément, beaucoup de patience !