Distribution de logements à Bouira,Les commissions de daïra contestées

Distribution de logements à Bouira,Les commissions de daïra contestées

L’éternel problème

Dès que l’administration annonce une distribution de logements, la contestation s’installe.

Cette réaction, devenue avec le temps une règle, ne diffère pas, qu’il s’agisse de la ville ou de villages. Récemment et suite à la publication d’une liste pour la distribution de 50 logements dans la commune d’Ahl El Ksar, les citoyens de Ouatouf, un village situé à un kilomètre du chef-lieu de la commune sont venus fermer le siège de l’APC. Ces scènes ont été vécues à Bouira, à Sour El Ghozlane, El Hachimia, et Djebbahia où, en ce début de mois de juin, l’autoroute avait été fermée ainsi que la RN5 mettant les usagers dans une situation des plus incommodes… à chaque opération, la rue bascule dans la contestation. Ce dysfonctionnement repose avec acuité l’existence de ces commissions de daïra chargées de la distribution de logements. N’est-il pas temps de faire un pas en arrière et de rendre aux élus communaux une prérogative qui redonnera au président de l’APC du poids et à ces opérations plus de crédibilité? Un chef de daïra est désigné pour une période limitée. II reste à la merci de l’administration qui l’a affecté. Ne connaissant que partiellement les communes où territorialement il exerce sa compétence, il est à la merci de collaborateurs qui échappent à tout contrôle en cas de problème. Les poursuites sont toujours engagées contre l’ordonnateur. Même le mouvement associatif ou les représentants de la société civile qu’on associe, du moins formellement, tentent de faire passer leurs proches qui peuvent facilement être corrompus. Le nombre de recours qui portent sur ces cas est légion au terme de chaque opération. Le recasement à Bouira des occupants des garages a donné lieu à des recours qui ont concerné 26 bénéficiaires d’une liste de 32 relogements. Certes, il existe une commission de wilaya pour les recours, laquelle commission relève de l’APW, une instance élue, où siégent les représentants du peuple. Quand le mal est fait, il est difficile de convaincre les mécontents. En décidant de «secouer le cocotier», en instruisant les responsables locaux pour plus d’envergure dans le rétablissement de l’ordre, le Premier ministre Sellal peut revoir dans sa forme cette procédure et rétablir les commissions communales, plus proches du citoyen et connaissant mieux que quiconque la situation sociale de chacun et chacune. La mésaventure des contestataires des Cités 140 et 1100 logements à Bouira, longtemps bernés par la daïra qui leur promettait une distribution logementsmais qui apprendront, après une action de rue de la bouche du nouveau chef de daïra intérimaire qu’il n’y avait pas de programme disponible, reste un argument quant à l’urgence de reformer ce mode de distribution.

La bureaucratie qui entoure ces distributions concerne aussi le promotionnel. Les Chinois ont mis 18 mois pour réaliser 600 logements dans le cadre du programme Cnep-Immo. Pour les distribuer, l’autorité compétente accuse un retard de deux ans. La faute n’incombe pas à la direction locale de la Cnep qui attend un écrit de mise en conformité du barème avec les récentes augmentations salariales. En face de ces entraves bureaucratiques, les logements se dégradent et les bénéficiaires continuent à payer des loyers. L’expérience ponctuée par un échec cuisant du programme LSP, la liste des couacs est longue, la mise en place du LPA, LPL…. sont autant de faits qui imposent une autre vision quant à la résorption de la crise du logement. 130 enseignants ont versé, il y a 5 ans, 40 millions de centimes (première tranche) pour un projet qui, à ce jour, piétine et tarde à prendre forme.

Tant que la politique de l’assistanat héritée de l’époque socialiste persistera, il existera toujours des malintentionnés qui tenteront de tirer un maximum de profits aux dépens des plus méritants. C’est la nature même de l’homme.