La pression sur le gaz butane se fait de plus ressentir sur l’ensemble des régions touchées par les dernières intempéries. La bonbonne de gaz a atteint des prix inimaginables en dépit des efforts déployés par Naftal pour faire face à cette forte demande.
Des efforts qui n’ont pas été, malheureusement, suivis par des mesures de contrôle. Car, même au niveau des points de vente, la spéculation était au rendez-vous. Entre les assurances des pouvoirs publics et la réalité du terrain, c’est le fossé. Hier, en visite au centre enfûteur de Sidi Rzine, le ministre de l’Energie et des Mines, M. Youcef Yousfi, a souligné que «la spéculation est un phénomène contre lequel il faut lutter et que tout le monde doit y contribuer.
Nous contribuons nous-mêmes en chargeant en priorité les camions qui nous viennent directement des APC et des villages isolés en présence de la Gendarmerie nationale». «Nous avons demandé également aux APC de nous envoyer leurs camions directement ici (à Sidi Rzine) pour combattre la spéculation et c’est ce qui est en train d’être fait», a-t-il dit. Mais qu’en est-il pour la production ? A ce propos, le ministre a indiqué que la production actuelle est de 600 000 bouteilles/jour contre 450 000 habituellement (sur 100 millions de bouteilles annuellement). «Actuellement, la production est de 50% plus élevée que la production normale, et la situation est en train de s’améliorer à partir de ce centre enfûteur à Alger. On a donné la priorité aux régions isolées notamment la wilaya de Tizi Ouzou», a-t-il encore expliqué Cependant, la distribution reste difficile en dépit d’une certaine amélioration par rapport aux premiers jours d’intempéries. Le ministre l’a reconnu hier. «La situation reste effectivement difficile à cause des conditions météorologiques exceptionnelles. Nous avons eu quelques difficultés en matière de consignation des ports, notamment à Arzew où on charge le produit, et quelquefois même au port d’Alger», a déclaré Yousfi, dont le département a fait appel aux moyens de transport de Sonatrach et de ses filiales, notamment pour le déneigement et le dégagement des routes. Toujours à propos de la distribution des produits énergétiques, le PDG de Sonatrach, Abdelhamid Zeirguine, dira : «Il y a des désagréments pour certaines localités, et les routes ne sont pas toutes praticables à la circulation. Je peux rassurer que dans les prochaines 48 heures, nous serons en mesure de répondre à toute la demande en produits énergétiques.» Concernant l’alimentation en énergie électrique, fortement perturbée avec des coupures qui ont duré plusieurs jours dans certaines régions, la situation est en nette amélioration, selon le ministre.«La situation en matière d’approvisionnement électrique dans le pays s’améliore. Il y deux jours, 15 000 foyers manquaient d’électricité et, ce matin, entre 1 200 et 1 500 manquent encore d’énergie électrique.» Pour rappel, le groupe Sonelgaz a enregistré au cours de cette période, précisément le 8 février dernier, un record de 8 305 MW. D’autres pics ne sont pas à écarter notamment avec la persistance de la vague de froid.
S. I.