Distillation d’extrait de rose, ou les irrésistibles senteurs d’un patrimoine constantinois

Distillation d’extrait de rose, ou les irrésistibles senteurs d’un patrimoine constantinois

CONSTANTINE – La distillation d’eau de rose et d’extrait de fleurs d’oranger est une activité intemporelle à laquelle les artisans spécialisés constantinois, fiers de leur savoir-faire, tiennent par-dessus tout.

Les produits exposés depuis samedi au palais Ahmed-Bey de Constantine, mettant en valeur tout l’attirail servant à la distillation, suscitent un vif engouement auprès des visiteurs que les délicats effluves de rose semblent attirer irrésistiblement.

« Il ne s’agit d’une activité assimilable à une science, mais il faut connaître tous les +petits secrets+ du métier pour réussir une bonne distillation, proche de ce que savaient faire nos aïeux », estime Fatima, une pharmacienne venue avec ses deux enfants visiter cette exposition et acheter, au passage, quelques flacons d’eau de rose qu’elle utilise, dit-elle dit, pour « divers usages thérapeutiques ».

Beaucoup parmi les visiteurs venant effectuer une virée dans cette exposition la font aussi par « nostalgie », soutient Tahar, un artisan habitué à cette manifestation annuelle destinée à faire découvrir cette activité intimement liée au patrimoine constantinois.

Malgré le passage des années, ce métier, pratiqué pourtant dans des « cercles réduits » n’a rien perdu de son aura. Il semble au contraire susciter de plus en plus d’intérêt auprès des jeunes, comme l’affirme Mahdi (22 ans), qui pratique cette activité depuis trois ans avec, soutient-il, « conscience et amour ».

Manel, une jeune femme de 32 ans, spécialisée dans la distillation d’eau de rose, affirme avoir découvert ce métier « sur le tas » car « ni (sa) mère ni (sa) grand-mère ne l’ont pratiqué ». Elle avoue avoir appris à distiller de l’extrait de rose en se « documentant » et en « fréquentant des femmes adeptes depuis des lustres de ce métier ». Cette jeune femme, propriétaire d’une pâtisserie, considère que ce métier « ne risque pas de disparaître tant qu’il y aura des jeunes qui s’y intéressent ».

Cette exposition, organisée à l’occasion du mois du patrimoine dans un lieu des plus emblématiques de la ville du Rocher, est forte de nombreux stands mettant en valeur les différents ingrédients et autres matériels utilisés pour cette tradition séculaire.

Organisé à l’initiative de l’Association El Baha des arts et des cultures populaires, ce salon de trois jours est marqué par la participation d’une vingtaine d’artisans spécialisés, de Constantine, mais aussi de Tunisie.

Les visiteurs ont également eu droit, ce qui était loin de leur déplaire, à une variété de succulents gâteaux traditionnels, de pâtisseries orientales et autres salades de fruits, le tout préparé ou aromatisé avec de l’eau de fleur d’oranger ou de l’eau de rose.