Mis en cause par le syndicat autonome, pour abus d’autorité, le ministère du Travail maintient la décision de dissolution du syndicat national des travailleurs de l’électricité et du gaz (SNATEG), il maintient aussi son argumentaire affirmant que le Snateg a été dissout récemment d’une “manière volontaire et à l’unanimité des membres de son assemblée”. Selon APS, le directeur des relations du travail au ministère du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, Rabah Mekhazni a souligné mardi à Alger que “le ministère a été destinataire, en octobre dernier, d’un procès-verbal (PV) dans lequel il a été relevé la dissolution volontaire et à l’unanimité des membres de l’assemblée du syndicat ». Il a expliqué que “selon ce PV, la dissolution volontaire a été prononcée conformément aux dispositions de la loi 90-14 du 2 juin 1990, notamment son article 29 qui dispose que la dissolution volontaire est prononcée par les membres de l’organisation syndicale ou leurs délégués régulièrement désignés et ce, conformément aux dispositions statutaires, ainsi que celles prévues par son statut”. M,Mekhazni a ajouté que “les services concernés au ministère n’ont fait que prendre acte de cette dissolution volontaire en procédant à l’annulation du numéro de référence du syndicat dans le registre d’enregistrement des organisations syndicales”. Dans ce contexte, il a indiqué que le ministre du Travail “est garant du libre exercice du droit syndical dans le respect de la Constitution et des fondements des conventions internationales de l’OIT ratifiées par l’Algérie”. “Compte tenu de ce qui précède, le ministère n’a ni intérêt ni qualité pour s’ingérer dans le fonctionnement des organisations syndicales, mais plutôt de veiller au respect des dispositions légales et réglementaires en vigueur en matière de droit syndical”, a-t-il mentionné, assurant que le ministère “veille, à travers ses structures centrales, à l’application stricte des dispositions légales et réglementaires régissant l’exercice du droit syndical et assure la protection des délégués syndicaux et l’ensemble des travailleurs”, Rappelons que les 139 membres délégués du SNATEG se sont réunis le 7 décembre en congrès national extraordinaireet ont décidé de “porter plainte auprès du Conseil d’Etat contre l’autorité du ministre du travail et de la sécurité sociale pour décision administrative portant annulation de l’enregistrement administratif sans recours à la justice”. Il a également décidé de porter plainte auprès du Bureau International du Travail contre la violation des lois et conventions internationales notamment la C87. Par ailleurs, la Confédération syndicale internationale (CSI) a récemment adressé une lettre au ministère du Travail dans laquelle elle considère que la dissolution du SNATEG est une violation des lois et une ingérence du gouvernement algérien dans les affaires internes des syndicats.
Choukri Hafed