Dissolution de l’APN, Constituante et système parlementaire,Des options remisées au placard ?

Dissolution de l’APN, Constituante et système parlementaire,Des options remisées au placard ?

Annoncées depuis maintenant 15 jours, les réformes politiques «globales» qu’a évoquées le président Bouteflika le 19 mars dernier, ne sont toujours pas dévoilées et pourtant des consultations officielles ont été tenues par le chef de l’Etat dans ce cadre.

Celles-ci ont regroupé les présidents des deux chambres du Parlement, Abdelaziz Ziari et Abdelkader Bensalah, le président du Conseil constitutionnel, Boualem Bessaieh, le Premier ministre, Ahmed Ouyahia et Abdelaziz Belkhadem, ministre d’Etat, représentant personnel du président de la République. Des consultations qui ne sont toujours pas élargies comme «prévu». Durant ces deux semaines, les avis politiques ne manquaient pas, certains appellent à une Constituante comme le cas du Front des forces socialistes (FFS) et du Parti des travailleurs (PT). D’autres soutiennent l’instauration d’un système parlementaire comme le MSP, membre devenu «indésirable» au sein de l’Alliance présidentielle.

Il y a aussi ceux qui veulent à tout prix dissoudre la chambre basse du Parlement (APN) et organiser des législatives anticipées. Il faut savoir que les formations politiques qui ont demandé la dissolution de l’APN sont minoritaires au niveau de cette institution. Mais apparemment toutes ces propositions ne sont pas admises au sommet de l’Etat; d’ailleurs au niveau de ceux consultés par le président Bouteflika, trois ont déjà manifesté leur refus. Il s’agit de Ahmed Ouyahia, Abdelaziz Belkhadem et Abdelaziz Ziari.

Pour ces trois-là, il n’est pas question de dissoudre l’APN, car un tel geste ne peut être justifié que par l’existence d’une crise «politique». Il est à souligner que Ziari, Belkhadem et Ouyahia représentent les deux partis (RND et FLN) qui ont le plus grand nombre de députés même s’il n’est plus question de majorité depuis les législatives de 2007. Donc, il a fallu créer une coalition parlementaire à laquelle participe aussi le MSP. Ces deux partis veulent attendre les législatives de 2012 pour augmenter encore leurs sièges à l’APN car aller vers des élections anticipées pourrait avoir des résultats-surprise puisque déjà en 2007, il y a eu une abstention ; alors comment s’attendre à une forte participation en ces moments d’ébullition sociale ? Cependant, le président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah et celui du Conseil constitutionnel, Boualem Bessayah auraient opté tous les deux pour «une dissolution de l’APN uniquement». D’autre part, Abdelaziz Belkhadem et Ziari qui sont tous deux du FLN et Ahmed Ouyahia, SG du RND et Premier ministre, ne sont pas chaud pour un système parlementaire. En 2008, à la veille de la révision du texte fondamental de la République, le FLN avait proposé à Bouteflika d’aller vers à un système présidentiel. Pour sa part, M.Ouyahia s’est prononcé pour un système semi-présidentiel «comme c’est le cas maintenant» a-t-il dit mer-credi dernier à travers une émission politique de la Télévision algérienne. Pour ce qui est de la Constituante, c’est le refus total car il s’agit de remettre en cause 50 ans d’indépendance. Donc, l’option de la Constituante ne sera pas retenue.

Cependant, il n’est pas écarté l’association de «l’opposition» à l’élaboration d’une révision «profonde» de la Constitution en plus de l’agrément de quelques formations politiques. Dans un précédent entretien à l’agence financière américaine «Dow Jones», le chef de la diplomatie algérienne, Mourad Medelci avait déclaré que le Président Bouteflika va continuer son mandat jusqu’en 2014 mais il n’est pas pour une présidence à vie. Cependant, le chef de l’Etat qui a affirmé la nécessité de tenir des réformes politiques globales ne pourra faire marche arrière mais la question qui se pose est: comment pourra-t-il combiner entre toutes ces propositions politiques jusque-là ? Un vrai dilemme.

D’autre part, le président Bouteflika va renouer à partir de mardi prochain avec les visites sur le terrain et comme première station, Tamanrasset.

Une région où le développement locale fonctionne lentement et le risque frontalier est majeur avec ce qui se passe en Libye. Ainsi, il préfère s’occuper lui-même de la nouvelle politique de communication décidée lors de l’avant dernier Conseil des ministre.

Par Nacera Chenafi