Dissensions au sein du Mouvement Islah,Belmekki accuse Djaballah

Dissensions au sein du Mouvement Islah,Belmekki accuse Djaballah
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Le membre du conseil scientifique du Mouvement Islah, Aïssa Belmekki en l’occurrence, invité hier de la Chaîne III de la Radio nationale, a frontalement accusé Abdallah Djaballah d’être derrière la déstabilisation du parti. Il s’agit d’«un plan de déstabilisation du parti insufflé par l’ancien dirigeant Djaballah», le qualifiant de « manipulateur ». Rappelant que

« le Mouvement Islah est le seul parti algérien qui pratique vraiment la démocratie à l’intérieur de ses institutions. Il y a alternance périodique très courte concernant le poste de SG qui ne dépasse pas les deux années de mandat » a expliqué Belmekki Aïssa, refusant de parler d’une crise au sein de sa formation politique qui, rappelons-le, se partage à présent en deux ailes après le retour de Mohammed Boulahia à la présidence du parti et la récente réunion du conseil consultatif du parti qui a évincé Djamel Benabdeslam du poste de secrétaire général du parti. Pour Belmekki, « le rififi supposé au sein du Mouvement Islah n’a aucun ancrage dans la réalité, c’est une manœuvre nourrie ».

Par ailleurs, et concernant l’application des réformes annoncées par le président de la République le 15 avril dernier, l’invité de la radio a exprimé le rejet de sa formation politique de prendre part à ces commissions chapeautées par « des personnalités du régime », allusion faite au président du Conseil de la Nation, Abdelkader Bensalah, désigné par Abdelaziz Bouteflika pour piloter la commission chargée de préparer la révision prochaine de la Constitution. Le mouvement Islah préconise en revanche l’installation de commissions ad hoc indépendantes composées d’experts en jurisprudence et en droit constitutionnel ainsi que de notables de l’Algérie profonde pour driver les réformes politiques initiées par le chef de l’Etat.

« Si les mécanismes prévus garantissent les résultats, car nous sommes pour la démocratie. Donc pour la concertation profonde et horizontale au niveau de la nation pas uniquement dans les hautes sphères qui tiennent illégitimement le pouvoir », a estimé Aïssa Belmekki, dans ce sens. Il a exprimé de là même le rejet de son parti d’une Assemblée constituante, affirmant que « 50 ans après l’Indépendance, faites de gestion catastrophique sur les plans social et politique, la société algérienne reste ségrégée. Nous avons raté le coche et raté le train en 1962 ». Et de réitérer l’option d’un régime parlementaire défendue par la majorité des formations islamistes, afin, dit-il de « corriger l’ambiguïté constitutionnelle faite de déséquilibres entre les institutions, et rééquilibrer la Constitution dans le sens de renforcer les prérogatives du Parlement par rapport à celles du président de la République ».

Par : Mokrane Chebbine