A la lisière des élections législatives du mois de mai prochain et des locales au printemps 2012, l’activité politique bat son plein, et ce, depuis l’adoption des nouvelles lois au Parlement et signées par le chef de l’Etat jeudi dernier.
Cette donnée a provoqué l’emballement au sein des partis. Toutefois, ces mêmes partis, plutôt chez la plupart d’entre eux, connaissent des dissensions ou d’ambitions personnelles ou collectives oblige. Le premier à connaître cette situation, pas tout à fait inédite, est le Front de libération nationale. Son secrétaire général, Abdelaziz Belkhadem a essuyé des critiques acerbes par «le front des redresseurs» conduit par Salah Goudjil. D’ailleurs, la course à la chefferie du FLN a failli tourner au drame. Belkhadem avait dépêché ses militants dont un de ses fils pour s’interposer contre une activité organisée, à Alger, par le clan de Salah Goudjil. L’échange d’amabilités entre eux continue à distance, sachant que les deux camps sont dans la course aux prochaines législatives. En tournée dans l’Est du pays pour des conférences et meetings, Belkhadem et Goudjil, les «leaders» organisent des activités en profitant de l’occasion pour répliquer à son «concurrent».
Ce constat relevé par les observateurs est valable également dans les rangs du MSP de Boudjerra Soltani. Mais au sein de ce parti, la situation a atteint son paroxysme avec la montée au créneau du député Mesnara qui n’a pas apprécié l’attitude de son chef
Boudjerra Soltani lors du congrès organisé il y a deux ans. Menasra se sentait plus légitime, étant membre fondateur du Hamas, à conduire le parti après la disparition de
cheikh Nahnah. Donc, le 4e congrès organisé au complexe du 5-Juillet, à Alger, est une occasion inespérée pour le fondateur du MSP de se faire élire à la tête du parti cher à Nahnah. Mais, le congrès a tranché en faveur de Soltani, poussant vers la sortie Abdelmadjid Mensara. Depuis, Mensara a créé son parti, Front pour le changement national (FCN), en attendant son agrément pour entrer de plain-pied dans le champ politique. Si cela se concrétise, Boudjerra Soltani risque d’y laisser des plumes aux prochains scrutins face à Mensra et autres partis islamistes. En plus des luttes internes, la bataille face aux autres fait rage déjà dans les camps des partis islamistes. Ainsi, le mouvement El Islah connaît des cassures récurrentes. En-Nahda de Djaballah se transforme en mouvement El Islah. Ce dernier se disloque et les cadres influents dont Djamel Benabdeslam crée son parti, le Front de l’Algérie nouvelle, FAN, en attente d’agrément. Benabdeslam était le premier secrétaire du mouvement El Islah qui a succédé à Djahid Younsi, premier responsable du mouvement. Aujourd’hui, ce mouvement est dirigé par Hamlaoui Akkouchi. Le parti En-Nahda de Djaballah est dirigé actuellement part Fethi Rebaï qui lance des messages pour un front des partis islamistes dans la perspective des élections à venir.
Le FNA également n’a pas été gâté par le phénomène. Dans la législature qui tire à sa fin, le groupe parlementaire de Moussa Touati à l’APN composé de 15 députés se retrouve à moins de 10 députés. Car le retrait de Benhamou et son groupe de fondeurs ont laissé le FNA encore plus fragile.
En tout état de cause, cette série noire semble épargner pour le moment le RND, le FFS, le RCD et le PT.
Sid Ahmed Mahmoud