Le crédit à la consommation reviendra au printemps
Les produits éligibles au crédit à la consommation ainsi que les différents taux d’intégration qui seront appliqués feront l’objet d’arrêtés qui sont en cours d’élaboration.
Les ménages algériens qui sont particulièrement friands de produits électroménagers et d’électronique sinon de véhicules et de matériaux de construction pourront désormais dans les tout prochains mois, renouer avec le crédit à la consommation. Ne sont cependant éligibles à ce dispositif de financement auquel les banques seront conviées que les produits issus de la production nationale, c’est-à-dire ceux fabriqués par les entreprises qui sont durablement installées dans le pays. C’est ce qu’affirment de nombreuses sources, notamment les opérateurs qui sont les premiers à avoir été mis au parfum par les nouvelles dispositions qui permettront aux établissements bancaires d’accorder leurs faveurs aux particuliers en vue de financer les achats de biens et services, notamment les grosses dépenses et les biens durables comme l’automobile et les équipements de la maison. D’ores et déjà l’on précise que les produits éligibles au crédit à la consommation ainsi que les différents taux d’intégration qui seront appliqués feront l’objet d’arrêtés qui sont en cours d’élaboration au niveau du ministère de l’Industrie et des mines avec le concours de tous les départements ministériels concernés. Ces arrêtés devraient être promulgués après le décret d’application de l’article 88 de la loi de finances 2015 qui réintroduit le retour du crédit à la consommation. «Le programme lié au crédit à la consommation est bien lancé».
Tous les aspects juridiques et techniques inhérents à ce dispositif sont pris en charge actuellement», apprend-on auprès du groupe de travail chargé de la relance du dispositif» La même source précise encore: «Le décret d’application de cet article est finalisé et devrait être prochainement soumis au gouvernement pour examen. Ce décret, fixant les conditions et modalités de mise en oeuvre de cette disposition, a été élaboré par tous les intervenants réunis au niveau du groupe de travail, à savoir les différents ministères concernés, des représentants des banques, des organisations patronales et de l’Union générale des travailleurs algériens (Ugta). Il porte essentiellement sur le type et les conditions du crédit à la consommation, le montant du crédit, sa durée, la quotité finançable ainsi que le coût du crédit.»
L’on ajoute par ailleurs que le montant du crédit, qui ne sera pas plafonné, sera fixé en fonction de la capacité financière du client. Comme déjà proposé dans le rapport du groupe chargé de la protection et de la promotion de la production nationale, il sera maintenu la durée du crédit à la consommation qui portera sur une période allant du court terme au moyen terme (3 à 60 mois) selon le produit éligible.
Pour la quotité finançable, le montant du crédit sera égal au maximum à 70% du bien à acquérir alors que la quotité mensuelle de remboursement ne devra pas excéder 30% du revenu mensuel. Les règles d’application du crédit à la consommation, réintroduit par la loi de finances 2015, prévoient la définition d’un taux d’intégration pour chaque produit national éligible au lieu d’un taux unique, fait-on savoir. «La réflexion engagée dans ce groupe va dans le sens de ne pas arrêter un taux fixe pour tous les produits» est-il mentionné, contrairement à ce qui avait été proposé dans le rapport préliminaire du groupe chargé de la protection et de la promotion de la production nationale, issu de la tripartite d’octobre 2013. Ce groupe avait suggéré, rappelle-t-on, un taux d’intégration égal ou supérieur à 40% par référence aussi bien aux normes universelles admises qu’au potentiel du tissu industriel national pour les filières concernées.
«Il s’agissait de propositions. Mais après concertations, nous sommes convaincus que le taux de 40% est très exagéré pour certains produits» explique-t-on tout en retenant le principe de la révision du taux d’intégration une fois la production maîtrisée. Ainsi, l’on avance que la voiture Renault Symbol fabriquée en Algérie sera «totalement concernée» par le crédit à la consommation: «C’est un produit national, il est éligible». «Le dispositif du crédit à la consommation est dédié pour booster la production nationale. Tout ce qui est, donc, issu de la production nationale est directement concerné par ce dispositif», insiste-on.