Disparition mystérieuse d’archives à la Seaal

Disparition mystérieuse d’archives à la Seaal

Une affaire qui peut virer au scandale secoue actuellement la Société des eaux et de l’assainissement d’Alger (Seaal), selon une source proche de cette société algéro-française.

Il n’est nullement question de détournement d’argent mais de faits beaucoup plus graves.

Des documents précieux, relatifs à la gestion des carrières des employés des sociétés ayant fusionné pour la création de la Seaal, ont disparu, nous ont confirmé des cadres de la société. Ce qui engendre un vrai préjudice pour les travailleurs partant en retraite dont les traces de nombreuses années de travail sont «perdues».

Tout a commencé avec la fusion, en 2006, de l’Algérienne des eaux (ADE), l’Office national d’assainissement (ONA) et la société française Suez, créant la Seaal. Des archives appartenant à l’ex-ADE avaient été transférées du siège de la société à Kouba vers le magasin central de la même société aux Eucalyptus. Les documents concernant de nombreuses années de travail d’employés n’ont,

depuis, jamais été retrouvés. Certains diront que ces archives se trouvent toujours dans le magasin central, exposées aux intempéries et, en partie, détruites par des rongeurs. Ce qui est sûr, c’est que ces archives sont portées «disparues», au grand malheur de nombre de travailleurs qui voient, de cette façon, de nombreuses années de cotisations parties en fumée.

Dans une correspondance adressée par M. Patissout, directeur-adjoint à la DRH (direction des ressources humaines) de la Seaal, en date du 25 janvier 2011, référenciée sous le numéro 180 DRH/11, adressée à un cadre supérieur de la société, on peut lire que «cette mention sera consacrée à la période manquante sans préjudice sur la validité de vos cotisations durant la carrière professionnelle et dont la CNR tiendra compte et procédera au moment opportun à la réévaluation de votre pension, suit pour votre cas : depuis le 1er février 1969 au 31.12.1983».

Ici, le DRH-adjoint a évoqué une «période manquante», pour ce qui est des documents relatifs aux cadres supérieurs et «disparus».

Pour le cadre supérieur, les archives manquantes s’étalent de l’année 1969, date de son recrutement, à 1983, comme l’écrit M. Patissout.

Des travailleurs de la Seaal nous confient qu’au niveau de la CNR on leur exige l’attestation de travail et de salaire (ATS), document nécessaire pour le départ à la retraite.

«Ce qui est logique, sauf que ce document devrait être délivré par notre employeur, la Seaal, en l’occurrence qui, parce que ces archives ont disparu, ne trouve pas de traces des documents nécessaires pour comptabiliser nos années de travail et, de cette façon, nous nous retrouvons avec de nombreuses années de cotisations amputées de notre dossier», selon ces travailleurs.

Dans un document adressé par un cadre supérieur de la Seaal au directeur général de la société, et dont nous possédons une copie, il est écrit qu’«en effet, j’ai précisé que par lettre du 20 décembre 2010, reçue le 30 du même mois, celle-ci m’informait, contre toute attente, que les périodes de travail touchées par la perte ou la destruction des archives héritées de l’ADE

et l’ex-Epeal ne seraient validées au titre de la retraite qu’après vérification du versement des cotisations de la sécurité sociale auprès de la Caisse nationale des assurances sociales (Cnas), et des déclarations annuelles des salaires (DAS) que j’avais pourtant signalées égarées auprès de l’employeur, avant de donner lieu éventuellement à l’établissement d’un relevé de carrière».

Par Mounir Abi