C’est Rédha Hamiani, président du FCE qui l’a annoncé hier lundi : Le gouvernement et le patronat mènent actuellement des discussions pour impulser le développement des PME, notamment à travers un assainissement des entreprises en difficultés.
Plusieurs ministres sont en discussions avec son organisation. « Le principe étant que chaque ministère va, sur instruction du Premier ministre, revenir en septembre avec des propositions concrètes qui tiennent compte de nos remarques et critiques afin d’améliorer le climat des affaires, l’investissement et la situation économique des entreprises », explique le patron du patronat algérien lors d’un débat sur le rôle des entreprises organisé par le »Forum Algérie-Invest ». Se refusant de fournir plus de détails sur ces négociations, M. Hamiani a indiqué qu’elles portaient sur plusieurs volets, notamment sur l’assainissement des entreprises privées en difficultés financières.
Impulsion aux entreprises en difficulté
Selon lui, les autorités se sont montrées disponibles pour donner une impulsion aux entreprises en difficulté financière avec leurs banques à travers la restructuration de leurs dettes et la prise en charge, par le Trésor, des frais financiers (intérêts) des crédits contractés.
Dans le document final qui sera discuté avec le gouvernement le patronat a aussi introduit une série de propositions en rapport avec la fiscalité de l’entreprise, au droit du travail et à l’exportation, a ajouté M. Hamiani qui s’est félicité d’ailleurs de la « capacité d’écoute » des autorités sur ces sujets. Au mois de mai dernier, une tripartite avait débouché sur des mesures concrètes en faveur de l’amélioration de l’environnement financier des PME-PMI, notamment le rééchelonnement de leur dette fiscale, comme première étape pour une reprise graduelle de la croissance de l’économie nationale. « Jusqu’ici, il n’y a pas de décisions arrêtées », a précisé M. Hamiani en indiquant que les deux partie doivent se rencontrer en septembre pour peaufiner les discussions.
Le secteur de la PME-PME est le plus dynamique
Avec 400.000 entreprises, le secteur de la PME-PMI est considéré comme le secteur le plus dynamique en Algérie, contribuant à hauteur de 80% de la valeur ajoutée de l’économie nationale, selon le président du FCE. Le secteur de la PME-PMI est en mesure de tirer vers le haut la croissance du pays, actuellement dopée par la dépense publique, dont les ressources sont générées par l’argent du pétrole, a noté au passage le Président du FCE.
« Il faut orienter la croissance vers une logique plus entrepreneuriale, c’est à dire qui dépend moins de la dépense publique. La croissance portée par le pétrole c’est bien, mais ce serait encore mieux si on avait une croissance portée par les entreprises », a-t-il dit. Rédha Hamiani a plaidé en outre pour la démultiplication des PME productrices, signalant que pour chaque 100 PME créées en Algérie, 10 seulement sont des entreprises de production. ‘Ce fait s’explique, selon lui, par le taux élevé de rentabilité des capitaux engagés dans les entreprises commerciales par rapport à ceux investis dans les entreprises de production ».
La croissance devrait être à 9 ou 10%
M. Hamiani a estimé a ce propos « anormale » qu’avec un volume important de dépenses publiques, l’Algérie ne réalise que des taux de croissance oscillant entre 4% et 5%, alors qu’ils devrait se situer à 9% voire 10%.
L’économie algérienne a besoin d’un taux de croissance beaucoup plus important que ceux réalisés, car elle est confrontée à une crise du chômage, a-t-il constaté en affirmant que »le flambeau de la croissance pourrait être porté par le privé pour peu que le climat des affaires s’améliore ». D’ailleurs, a- t-il constaté, la reprise des investissements au premier semestre 2011 a été le résultat des mesures prises par le gouvernement pour faciliter l’octroi du foncier et le traitement des dossiers au niveau des guichets uniques de l’ANDI. Aussi, l’économie algérienne a besoin d’innovation et de savoir faire, a souligné M. Hamiani en indiquant que les producteurs algériens, notamment en agroalimentaire, doivent rechercher de nouveaux créneaux où la demande est moins satisfaite.
5 milliards $ pour la mise à niveau
En revanche, le président du FCE a émis des doutes sur la mise en oeuvre du programme gouvernemental de mise à niveau des entreprises 2010-2014. D’un montant de cinq milliards de dollars, ce programme vise la mise à niveau de 20.000 entreprises algériennes. « Il y a des doutes sur la capacité de mettre à niveau tout ce nombre d’entreprises en cinq ans alors que le programme n’a pas encore démarré », a-t-il observé. Interrogé par ailleurs sur un éventuel retour des entreprises publiques au FCE, M. Hamiani a estimé que le forum souhaitait les récupérer mais la décision de réintégrer le forum revient en premier lieu à ces entreprises. « Ce sont des membres de qualité qui enrichissent le débat mais nous n’avons pas de politique de séduction à l’égard de ces entreprises », s’est contenté de dire le président du FCE en précisant que le Forum est »partisan de toutes les entreprises quel que soit leur statut ».