Discours du président Bouteflika à l’ouverture de l’année universitaire 2011-2012

Discours du président Bouteflika à l’ouverture de l’année universitaire 2011-2012

Le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika a prononcé un discours mercredi à l’occasion de l’ouverture  de l’année universitaire 2011-2012 à l’Université Amar Thlidji de Laghaout.

Mesdames, messieurs

Je suis heureux de célébrer avec vous l’inauguration de la nouvelle année universitaire à l’Université Amar Thlidji de cette ville séculaire.

La région de Laghouat a de tout temps constitué un rempart imprenable contre l’occupation française et n’a plié qu’au terme de nombreuses attaques au cours desquelles la moitié de sa population a été exterminée.

Le combat a duré sous le commandement du Moudjahid Bennacer Benchahra plus d’un quart de siècle. Cette région a été, durant la glorieuse guerre de libération, un des hauts lieux de la résistance, les maquis d’El Qaada témoignent encore de la grande bataille des Chouabir en octobre 1956. L’histoire de Laghouat restera scellée par ses hauts faits et son intelligentsia.

Mesdames, messieurs,

L’Université est le référent de l’état de la société. En accomplissant ses nobles missions de diffusion du savoir et en participant a l’activation de la vie intellectuelle et politique ainsi qu’à la dynamique socio-économique l’université se fait le garant de l’avenir. Elle nous rassure également sur les générations montantes dont nous devons assurer l’interactivité avec la réalité du pays et que nous devons amener à aspirer à un avenir meilleur en adéqaution avec l’environnement mondial marqué par des progrès fulgurants mais aussi par autant de défis et de menaces.

En Algérie, nous vivons cette situation et cette conjoncture vacillant entre réalité et projection dans l’avenir. Une responsabilité particulière incombe par conséquent à l’Université algérienne en matière d’édification cognitive et pour encourager des débats intellectuels et une orientation civilisationnelle car il s’agit de permettre aux générations futures d’emboîter le pas au progrès de l’ère en restant attachées à leur authenticité loin de conflits vains et inutiles.

Mesdames, Messieurs,

Notre espoir est grand de voir l’Université s’ouvrir sur la société et sur son époque. Grand est aussi notre souhait que la recherche scientifique soit au service de l’homme et de l’économie nationale et qu’elle apporte des réponses aux questionnements majeurs de la société.

Conscient de l’importance de la recherche scientifique, le pays a déployé d’énormes moyens et mobilisé les énergies disponibles afin de garantir une relance des connaissances qui profite à la nation présentement et à l’avenir. Ces efforts ont permis de doter plusieurs laboratoires de recherche d’équipements de pointe et de lancer des projets de recherche intégrés dans les plans nationaux en partenariat avec les secteurs économique et social.

Nous comptons à l’avenir cueillir les fruits de ces efforts devant permettre à l’université d’occuper un rang meilleur dans les classements annuels réalisés par les Institutions spécialisées dans le monde.

Il ne fait aucun doute que les efforts des chercheurs au sein de nos universités tout comme l’apport des compétences algériennes exerçant dans des universités étrangères contribueront fortement à la réalisation cette grande aspiration.

Conscient que le défi premier, actuel et futur, consiste en l’acquisition des connaissances et des technologies, l’Etat oeuvre, au titre du programme de réformes que nous avons initié, à l’amélioration des conditions socioprofessionnelles des enseignants et des chercheurs et des conditions pédagogiques et matérielles des étudiants.

Le nombre d’étudiants, de plus en plus croissant, offre au pays l’opportunité de se doter de cadres qualifiés et le met, dans le même temps, au défi d’assurer une formation qualitative. C’est au titre de cette démarche que s’inscrivent les réformes introduites aux systèmes scientifique et pédagogique.

En effet, la relation de l’Université avec son environnement connaît aujourd’hui une importante évolution, tant sur le plan de son système d’enseignement qui a fait l’objet d’améliorations visant à offrir au marché de l’emploi des diplômés hautement qualifiés, que sur celui de son système national de recherche, lequel a franchi de grands pas sur la voie de l’édification de capacités mises à la disposition des décideurs et des acteurs économiques. Nul doute que d’importants efforts ont été consentis afin d’ériger l’Université en centres d’excellence à même d’accompagner les efforts de développement à tous les niveaux.

Mesdames, Messieurs,

Vous n’êtes pas sans savoir que le monde connaît aujourd’hui de grandes mutations et que la nation arabo-musulmane passe par une dure épreuve. L’Algérie qui fait partie de ce vaste monde influe sur les évènements qui surviennent autour d’elle et en subit naturellement l’influence.

A la lumière de cette conjoncture, l’Algérie a oeuvré en faisant preuve

d’un sens élevé de responsabilité et de sincérité, à garantir un climat propice

à des réformes politiques et socio-économiques pour mieux répondre aux aspirations de la société à des réformes durables et ce à travers un dialogue constructif et une large concertation avec la classe politique et la société civile dans le cadre de l’Etat de Droit.

Notre volonté d’élargir le champs du débat et d’introduire ces réformes répond à l’objectif d’opérer des changements au système législatif régissant la vie politique.

Il s’agit d’insuffler un nouvel élan à même d’ancrer le processus démocratique, conforter l’équilibre entre pouvoirs, garantir les libertés individuelles et collectives et les droits de l’homme, conférer davantage d’efficacité à l’activité

associative, élargir la participation des citoyens à l’action politique et promouvoir le rôle de la femme et des jeunes. Les décisions prises récemment dans ce contexte traduisent, on ne peut mieux, notre détermination à faire aboutir les réformes pour mieux répondre aux aspirations du peuple à un avenir meilleur, un avenir où l’Algérie demeurera Une et indivisible forte d’une puissante volonté commune.

L’Algérie aujourd’hui se porte bien, louange à Dieu. Elle oeuvre à l’édification d’une société ayant pour bases les principes de liberté, de justice et de solidarité à la faveur de la paix et de la concorde après avoir réussi à surmonter la dure épreuve qui faillit ébranler sa stabilité et entraver sa marche sur le voie du progrès.

Nous nous devions, alors que nous célébrons l’ouverture de l’année universitaire, de saluer les diverses réalisations accomplies au cours de la dernière décennie dans tous les domaines et la réalisation de plusieurs infrastructures dont des universités et des instituts.

Les programmes d’investissement publics successifs ont permis de rattraper le déficit généré par les années difficiles et de créer d’autres capacités de développement qui placent l’Algérie à l’orée d’une étape susceptible de mettre fin à l’époque de faiblesse et de fragilité et de renouer avec l’ère de la croissance et de la prospérité.

A partir de cette ville éminente, nous aspirons à un développement scientifique pour l’ensemble des régions du pays. Mon souhait est de voir l’Algérie à la hauteur de l’enjeu. Tout pays qui accorde une importance particulière à la pensée et édifie des universités ne craint pas les aléas du temps. L’université demeure ainsi, l’espoir de la Nation qui contribue à l’affirmation de son entité, à la promotion de son présent et à l’édification de son avenir.

C’est en fait, le cas de l’université algérienne qui connaît un grand essor que ce soit de par le nombre des étudiants et enseignants, de par l’extension et diversification de la carte de formation ou de par l’accroissement des capacités d’accueil pédagogique et prestations de ces établissements. Je saisis l’opportunité de la rentrée universitaire pour annoncer la promotion au rang d’universités, des centres universitaires d’El Oued, Khemis Meliana, Souk Ahras, Bouira, Khenchela, Ghardaia, Bordj Bou Arreridj et El Tarf.

Dans le même contexte et, dans un souci d’assurer un meilleur équilibre de la carte de formation y compris celle en sciences médicales, j’invite le ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique et le ministre de la Santé, de la population et de la réforme hospitalière à procéder à l’examen des possibilités de création de structures hospitalières universitaires (CHU) dans les villes qui disposent de moyens matériels et humains dans le Sud du pays afin d’ouvrir la spécialité de médecine pour les universités concernées. Que cette année soit une étape supplémentaire dans le processus de soutien à l’université et à son épanouissement. Je déclare, avec l’aide de Dieu, ouverte l’année universitaire 2011-2012.

Puisse Dieu vous aider et guider vos pas. »