Discours du président Bouteflika à l’occasion de l’ouverture de l’année judiciaire 2011-2012

Discours du président Bouteflika à l’occasion de l’ouverture de l’année judiciaire 2011-2012

Le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika a prononcé mercredi au siège de la cour suprême un discours à l’occasion de l’ouverture de l’année judiciaire 2011-2012 dont voici une traduction APS: « Au nom de Dieu, Clément, miséricordieux,

Mesdames , Messieurs,

L’organisation d’une cérémonie d’ouverture de l’année judiciaire permet de faire régulièrement le bilan des réalisations du système judiciaire. Elle a pour but également d’actualiser le processus de réforme judiciaire en adéquation avec les aspirations des citoyennes et citoyens qui attendent de ce système une amélioration en termes de prestations et de décisions.

Conscients de l’importance de la mission de la justice dans l’instauration de la suprématie de la loi, la préservation de la dignité de l’Homme, de ses droits et de ses libertés, nous nous sommes dès le départ, intéressés au Droit et à la Justice et nous avons toujours veillé à leur accorder la priorité dans les réformes étant la base de l’édification du socle de l’Etat, de la consécration de la démocratie et de l’instauration de la bonne gouvernance.

Partant de là, nous avons procédé à la révision de notre système législatif dans le cadre de nos idéaux nationaux, des valeurs humanitaires et du respect des chartes internationales.

Nous n’aurions pas pu nous engager dans la révision de l’arsenal législatif sans apporter notre appui à la magistrature en renforçant son autorité et en augmentant ses ressources humaines dans toutes les spécialités à travers une formation de base dans les différentes sections juridiques et la maîtrise des rouages du secteur de la justice, aussi bien à l’intérieur du pays qu’à l’étranger. Notre souci était aussi de doter le secteur de moyens à même de promouvoir l’institution judiciaire de manière à lui permettre d’assumer pleinement ses responsabilités, parallèlement à l’accélération de l’installation des tribunaux administratifs.

Mesdames, Messieurs,

Notre rencontre intervient dans un contexte où nous nous employons à asseoir la dynamique des réformes que nous avons engagées pour parachever l’édification du socle démocratique dans notre pays et réaliser les aspirations de notre peuple.

Nous avons accordé la priorité au secteur de la justice non seulement pour améliorer les capacités de la justice à contribuer à l’effort national de moralisation de la vie publique et de lutte contre le crime, la corruption et les fléaux sociaux, mais aussi pour permettre à l’institution judiciaire d’assumer le rôle qui lui est assigné au sein d’une société en perpétuelle évolution.

Les consultations sur les réformes politiques tenues récemment avec les partis, les personnalités nationales et les représentants de la société civile nous ont permis d’élaborer des projets de lois en rapport avec l’exercice des droits civiques et la vie politique de façon à renforcer la démocratie et à élargir la participation des citoyennes et citoyens à l’action politique.

Nous allons vers d’importantes échéances politiques qui laissent transparaître de larges perspectives où régnera une démocratie qui réunit tous les éléments nécessaires et qui permettra de rétablir la confiance entre le citoyen et les institutions parlementaires à tous les niveaux, et où le système judiciaire devra assumer un rôle prépondérant pour faire aboutir le processus global des réformes.

Ainsi, tout un chacun sera soumis au contrôle de la justice et se plie par conséquent, à ses décisions dans tout ce qui a trait aux échéances nationales ou à l’exercice d’un des droits politiques ou autres.

L’Administration n’est pas exempte de ce contrôle ni de l’obligation d’appliquer les décisions de la justice. Tous les droits, libertés, autorités et prérogatives seront exercés dans le strict respect de la loi et sous le contrôle de la justice.

Nul doute que la pertinence du recours aux magistrats dans la surveillance des élections s’établira lors des prochaines échéances ce qui consacrera leur rôle dans l’ancrage de la démocratie, de la transparence et de la concurrence libre et régulière entre les différentes forces politiques. Ceci est également une preuve du succès de la réforme du secteur de la justice quant à la réalisation des objectifs qui lui ont été fixés notamment le rétablissement de la confiance du citoyen en général et des justiciables en particulier, en leur système judiciaire. Un système doté désormais de compétences et de performance avérées grâce aux efforts soutenus consentis par la corporation de la justice dans son ensemble.

Mesdames, Messieurs,

Notre ambition a toujours consisté à faire régner la justice au sein de la société et à promouvoir la qualité des rapports entre la justice et les justiciables de manière à rétablir la confiance entre le peuple et ses institutions.

Cela afin de réunir toutes les conditions garantissant un retour à la vie normale et paisible et une poursuite de la progression du pays vers le parachèvement des réformes sur des bases solides qui répondent aux critères bien établis pour l’édification d’un Etat moderne.

Aux cotés des pouvoirs législatif et exécutif, le pouvoir judiciaire constitue une partie intégrante de l’autorité de l’Etat et est de ce fait chargé d’appliquer la constitution et les lois de la République, de garantir la protection des droits de l’homme et la sécurité des citoyens et de leurs biens.

D’où l’importance accrue de poursuivre le processus d’amélioration de la performance de la justice dans le traitement des affaires qui lui sont soumises et dans ses rapports avec les justiciables. Et cela reste tributaire du comportement des magistrats, de leur impartialité, de leur respect de la déontologie de la profession, de leur souci de l’intérêt général et de leur bonne performance à travers des verdicts objectifs et rapides conformément à la loi.

Le magistrat est ainsi tenu de préserver la confiance, d’appliquer la loi en toute loyauté et indépendance et de réaliser une bonne performance en n’obéissant qu’à la loi et à ce que lui dicte sa conscience.

Mesdames, Messieurs,

Ce serait rendre justice que de reconnaitre aujourd’hui tout le mérite qui revient à la corporation dans la réalisation de l’équité dans notre pays pour répondre aux aspirations du peuple à la justice et à l’égalité devant la loi.

Je tiens également à saluer tous ceux qui ont contribué à la concrétisation des réformes au niveau du secteur de la justice et autres.

A tous ceux là revient le mérite dans la transformation des visions et des aspirations en réalité et réalisations consacrant les fondements d’un Etat moderne ou seule la loi est souveraine.

Je prie Dieu Tout puissant de nous assister dans l’accomplissement de cette démarche et je déclare l’année judiciaire 2011-2012 ouverte »