Le gouvernement remanié d’Abdelmalek Sellal veut marquer sa différence, du moins en matière de diplomatie et de communication. Hier, à l’occasion de la célébration de la Journée nationale de la diplomatie, une conférence de presse a été animée par trois ministres qui ont martelé qu’ils allaient communiquer et garder le contact avec la presse, et qu’ils allaient jouer à fond la transparence.
Il est vrai qu’il s’agit de trois diplomates chevronnés qui disposent de bons rapports avec les médias et qui ont cette facilité de s’exprimer sur des sujets qu’ils maîtrisent.
Le nouveau chef de la diplomatie, Ramtane Lamamra, le nouveau ministre de la Communication, Abdelkader Messahel, et le nouveau ministre délégué aux Affaires maghrébines et africaines, Abdelmadjid Bouguerra.
Abdelkader Messahel insistera sur le rôle des médias, notamment en diplomatie. Il estime que “l’Algérie doit être présentée sous son vrai visage (…) Il n’y a pas de sujets tabous”.
Pour le nouveau ministre de la Communication, qui avait débuté sa carrière dans la presse, le gouvernement devrait faire sa mise à niveau en matière de communication institutionnelle. Une stratégie est en cours de préparation et M. Messahel promet déjà qu’il y aura des points de presse, des contacts permanents avec les médias. Car, estime-t-il, la gestion passée de ce dossier était telle que l’état algérien parvenait à convaincre ses partenaires étrangers, mais pas ses concitoyens. Pour preuve, durant les révoltes arabes, plusieurs émissaires sont venus écouter et comprendre la position algérienne, alors que la presse algérienne avait du mal à comprendre cette position algérienne et se demandait, parfois, si position il y avait. Abdelkader Messahel avoue avoir “senti une frustration d’être mal relayé” par le passé, et promet “une véritable communication et une grande transparence”.
C’est dans ce sens qu’abondera Abdelmadjid Bouguerra qui mettra l’accent sur le besoin de s’adapter, afin d’apporter une information aux citoyens d’abord, à l’étranger ensuite. Pour lui, “la diplomatie ne peut se concevoir sans le relais de l’information. C’est une relation de complémentarité”. Pour sa part, le nouveau chef de la diplomatie algérienne a insisté sur le fait que la diplomatie algérienne, durant la Révolution, s’était appuyée sur une communication dense.
Donnant un bref aperçu sur les grands dossiers pris en charge par la diplomatie algérienne, M. Lamamra commencera par affirmer que la position géostratégique de l’Algérie, sa superficie, ses richesses naturelles, son histoire, sa stabilité et tant d’autres atouts qu’il énumérera “dotent l’Algérie de factures d’influence considérables”, avant d’ajouter que “l’Algérie est une pièce maîtresse dans l’espace maghrébo-sahélien. L’Algérie est incontournable. Nous ne parlons pas beaucoup, mais nous agissons. Nous l’avons hérité de notre Révolution”.
Sur la question des frontières, il dira que l’Algérie demeure un acteur-clé de la stabilité régionale. Il réitérera, par ailleurs, la position constante de l’Algérie concernant le conflit au Sahara Occidental, laquelle découle de “sa fidélité à sa propre histoire et de son attachement à la légalité internationale”. Pour Ramtane Lamamra, l’édification de l’UMA reste “un grand dessein, une grande espérance et de grands défis”. Concernant le Sahel, il insistera sur le retour à la stabilité et à la sécurité, à travers le développement économique, la bonne gouvernance et le bon voisinage. Il plaidera, en outre, pour des solutions africaines aux problèmes africains, tout comme il appellera le monde arabe à “un sursaut collectif pour la Palestine”. Pour ce qui est du monde musulman, il estimera que le salut serait dans “une authenticité fécondée par la modernité”, tout en affirmant que “l’extrémisme et le terrorisme poussent le monde musulman dans l’impasse”.
Ramtane Lamamra considérera, par ailleurs, que la lutte antiterroriste est “un combat pour la vie et la dignité humaines”.
A B