Diplomates algériens enlevés au Nord-Mali ,Le chantage du Mujao

Diplomates algériens enlevés au Nord-Mali ,Le chantage du Mujao

Voilà que l’organisation terroriste Mujao, responsable de l’enlèvement de nos diplomates à Gao, remet ça : elle menace de les exécuter si le gouvernement ne libère pas trois de ses membres qui seraient détenus en Algérie. Le Mujao, en échange, propose de libérer un des diplomates sur les quatre détenus depuis le 5 avril 2012.

Le Mujao «demande au gouvernement algérien de libérer trois moujahidine actuellement détenus par les autorités algériennes. Si l’Algérie refuse la proposition, la vie des otages algériens sera en danger», menace le Mujao dans un communiqué repris par l’AFP signé par le porte-parole du Mujao, Abu Walid Sahraoui. Le texte ne précise pas l’identité des «moujahidine» en question. Dans un premier temps, le Mujao avait exigé la libération de combattants islamistes prisonniers en Algérie et 15 millions d’euros pour les relâcher, avant de libérer trois otages en juillet 2012. En septembre de la même année, le Mujao avait annoncé l’exécution d’un des otages, une information jamais confirmée jusque-là. La menace du Mujao intervient quelques jours seulement après les déclarations rassurantes du ministre des Affaires étrangères.

Mourad Medelci, avait en effet, affirmé le 10 du mois courant que les informations dont disposait le ministère des Affaires étrangères sur les otages algériens au nord du Mali sont «rassurantes». «Les informations dont le ministère des Affaires étrangères dispose sont rassurantes. Nous n’avons pas, aujourd’hui, d’inquiétude du fait qu’ils sont vivants. Je ne peux pas en dire plus pour l’instant», avait-il déclaré sur les ondes Radio Algérie internationale.

Le ministre avait souligné que «chacun a pu s’inquiéter de leur situation», estimant que cette inquiétude «a été exacerbée par les événements qui ont eu lieu au Mali». «Les conditions de vie des otages sont celles que l’on peut imaginer», avait ajouté le chef de la diplomatie en faisant part de son «souhait» pour que ces otages «retrouvent leurs familles respectives, le plus tôt possible», il a précisé que cet «espoir n’est pas fondé uniquement sur une conviction cultuelle». Le consul d’Algérie à Gao et six de ses collaborateurs avaient été enlevés le 5 avril 2012 dans le nord du Mali. Sur les sept diplomates, trois avaient été libérés en novembre de la même année. Le Mujao, qui a signé son acte de naissance au mois de novembre 2012, se distingue des autres organisations terroristes faisant de l’Algérie, et rien que de l’Algérie, sa cible principale. Il en tire vraiment sa réputation et en fait son principal «ennemi».

A se poser concrètement la question de qui est derrière sa création. «Le Mujao est un pur produit marocain», ne cesse de répéter les responsables du Polisario qui ne «manquent pas de preuves». Mohamed Salem Ould Salek, ministre sahraoui des Affaires étrangères avait été affirmatif à ce propos.

Il avait soutenu que des éléments du groupe Mujao, qui ont été arrêtés par les services de sécurité sahraouis à la suite de l’enlèvement des trois humanitaires européens à Tindouf, n’ont pas nié le fait qu’ils ont été recrutés par des services marocains pour enlever les trois humanitaires à Tindouf. «Les autorités sahraouies détiennent des preuves concrètes quant à l’implication des services marocains dans les activités du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest», avait révélé le diplomate.

R. N