Mort ou pas mort, le gouvernement algérien ne dispose pas, selon le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, d’une «information crédible» concernant le vice-consul. M. Medelci l’avait souligné par deux fois, avant-hier, dans sa conférence de presse animée conjointement à Djenane El-Mithak avec Mme Navanethem Pillay, haut commissaire des Nations unies aux droits de l’homme.
Lyas Hallas – Alger (Le Soir) – A une question sur le sort des diplomates enlevés il y a cinq mois à Gao, au nord du Mali, et retenus en otages quelque part au Sahel, M. Medelci a affirmé qu’«ils ne souffrent pas de problèmes particuliers de santé ou de manque de médicaments malgré les conditions difficiles de détention». Et de souligner, s’agissant du vice-consul Tahar Touati, que le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) a annoncé son exécution dans un communiqué répercuté par des agences de presse : «Nous ne disposons pas d’informations crédibles confirmant sa mort et, pour nous, le nombre des otages est de quatre et non pas trois. En attendant que la vérité soit établie, nous nourrissons l’espoir. Un espoir que nous avons transmis à sa famille.» Mme Pillay, qui répondait à une question sur la situation des droits de l’Homme prévalant au Mali, avait transmis des condoléances à la famille de Tahar Touati. Chose qui n’a pas été du goût de M. Medelci, lequel a eu à aborder la question au début de la conférence de presse. «Je dois dire que la situation des droits de l’Homme aussi bien au Mali qu’en Syrie nous préoccupe et nécessite une solution politique. Nous regrettons aussi qu’il soit impossible d’accéder à une partie du territoire du Mali qui est entre les mains des rebelles. Nous avons lancé un appel à la communauté internationale pour dénoncer les violations au Mali où il y a un manque de produits alimentaires et des violations sexuelles. J’ai soumis un rapport au Conseil des droits de l’Homme de l’ONU, juste avant de venir en Algérie. Dans le rapport, j’ai même mentionné la prise en otage des diplomates algériens. J’exprime à l’occasion mon entière solidarité avec la famille du diplomate tué», a-t-elle déclaré. Et à M. Medelci de l’interrompre : «Je crois que je dois vous corriger Madame car, pour nous, il n’y a pas de diplomate tué. Nous n’avons pas la preuve matérielle qu’il a été tué. Et je suis désolé d’apporter cette correction.» En ce sens, Mme Pillay n’a pas indiqué si elle dispose d’informations vérifiées ou si elle se base uniquement sur les comptes-rendus de la presse.
L. H.
Les libertés d’expression et d’association au menu de la visite de Pillay
Au menu de la visite de Mme Navanethem Pillay en Algérie, des entretiens avec des représentants de la société civile. «Je m’intéresserai aux questions des libertés d’expression et d’association, aux conditions de lutte antiterroriste et aux disparitions forcées», a-t-elle précisé. Mme Pillay animera, aujourd’hui à Djenane El Mithak, à 16 h, une conférence de presse pour rendre compte de ces entretiens.
L. H.