Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad devait assister lundi à Istanbul à une réunion de l’Organisation de la conférence islamique (OCI), l’occasion de resserrer encore les liens entre la Turquie et l’Iran, en pleine controverse internationale sur le nucléaire iranien.
Mahmoud Ahmadinejad est arrivé dimanche soir à Istanbul, et devait participer ce lundi au sommet économique de l’OCI axé sur les questions commerciales et la lutte contre la pauvreté.
Il s’est entretenu à son arrivée avec le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, leur deuxième rencontre depuis deux semaines. « Nous avons parlé de l’OCI, des questions régionales, des relations bilatérales et du programme nucléaire », a déclaré Recep Tayyip Erdogan après cet entretien.
Accords commerciaux
Le Premier ministre turc avait effectué fin octobre une visite à Téhéran, au cours de laquelle Mahmoud Ahmadinejad avait déclaré qu’il « appréciait » la position de la Turquie sur le nucléaire iranien. « Lorsqu’un régime illégal (Israël, ndlr) possède des armes nucléaires, personne ne peut empêcher un autre pays de posséder l’énergie nucléaire à des fins pacifiques », avait dit le président iranien.
Recep Tayyip Erdogan avait jugé peu auparavant que l’Iran était traité de façon injuste sur le nucléaire, qualifiant de « folie » l’hypothèse d’une frappe militaire sur l’Iran. Les pays occidentaux soupçonnent l’Iran de vouloir se doter de l’arme nucléaire, ce que nie Téhéran.
Lors de la visite en Iran de Recep Tayyip Erdogan, les deux pays ont signé des partenariats sur le commerce et l’énergie. Le président iranien s’est félicité des récentes critiques du gouvernement turc, qui est issu de la mouvance islamiste, à l’égard d’Israël. « Votre position claire à propos du régime sioniste aura des effets positifs au niveau international et dans le monde islamique », a déclaré Mahmoud Ahmadinejad.
Après avoir annulé des manoeuvres militaires avec Israël, pourtant son allié militaire dans la région, Ankara a affirmé à la mi-octobre que le retour aux bonnes relations bilatérales était conditionné par la fin de la « tragédie humanitaire » dans la bande de Gaza.
Ce coup de froid avec Israël, le rapprochement avec l’Iran et la Syrie (les deux pays ont supprimé les visas) ont donné à penser que la diplomatie de la Turquie, dont les négociations pour une adhésion à l’Union européenne piétinent, se déplaçait vers l’est et les pays musulmans.
Recep Tayyip Erdogan s’en est défendu mardi dernier. « Pourquoi tourner notre dos aux autres directions ? La Turquie est aussi bien ancrée dans les institutions européennes que dans l’Organisation de la conférence islamique (OCI) », a-t-il déclaré.