D’importantes quantités saisies quotidiennement ,Le kif marocain déferle à l’Ouest

D’importantes quantités saisies quotidiennement ,Le kif marocain déferle à l’Ouest

L’ouest du pays, proche de la frontière marocaine, constitue un transit pour les trafiquants. D’ailleurs, cette région enregistre ces derniers mois d’importantes saisies de drogue provenant du Maroc.

Ces derniers temps, il ne se passe pas un jour sans que l’on entende parler de quantités importantes de drogues (kif) saisies, de tentatives de trafic avortées ou encore de réseaux démantelés. Pour preuve, au moment où nous mettons sous presse cet article, une dépêche APS venait d’annoncer la saisie à Ouargla de 16 quintaux de kif traité saisis par des éléments de l’Armée nationale populaire en collaboration avec les services des Douanes.

Les journaux en font quotidiennement état de ce trafic à grande échelle provenant souvent du royaume chérifien. Si les services de sécurité, d’ailleurs très mobilisés, sont impliqués dans la lutte contre drogue, il n’en demeure pas moins que ces quantités saisies ne représentent qu’une partie infime de l’iceberg. D’aucuns vont dire qu’il y a complicité quelque part qui favorise ce trafic à grande échelle. Sans jeter la pierre sur qui que ce soit, les bilans rendus publics par la presse nationale expliquent en soi les proportions alarmantes qu’a atteint ce trafic, de surcroît destructeur de la santé publique et de l’économie nationale. Ceci dit, malgré la vigilance des services de sécurité, très impliqués dans la lutte contre la drogue et les stupéfiants en général, des trafiquants et des barrons réussissent parfois à échapper aux mailles des éléments de sécurité.

Si tout le monde sait que le kif provient du Maroc, pays grand producteur et fournisseur de résine de cannabis et voisin de l’Algérie avec qui il partage une frontière longue de quelque 1500 kilomètres, l’on s’interroge cependant pourquoi le kif marocain continue d’inonder notre pays malgré la fermeture des frontières depuis 1994.

L’inquiétude est telle que les quantités saisies renseignent sur l’ampleur de ce trafic en pleine expansion. Les frontières entre les deux pays fermées depuis 1994 devaient en principe faciliter le contrôle du trafic, du moins le réduire.

Au-delà des dangers et dé-sagréments conséquents à la consommation de la drogue, les tonnes de cannabis sont évaluées à des milliards de dinars qui partent en fumée, une fois saisies par les services de sécurité. À Oran, les douaniers ont réussi à mettre en échec une tentative de trafic de 5 tonnes de kif traité provenant du Maroc.

La quantité de drogue, saisie au niveau de la route menant à la commune de Sidi Dahou (Sidi Bel-Abbès), était chargée dans un camion immatriculé en Algérie.

La valeur de cette marchandise prohibée, précise-t-on, est estimée à plus de 200 millions de dinars. A Ouargla, seize quintaux de kif traité ont été découverts et saisis au sud de la ville de Hassi Messaoud, par des éléments de l’ANP en collaboration avec les services des Douanes. Cette opération, indique le ministère de la Défense, est la deuxième du genre au niveau de la 4e Région militaire en moins d’une semaine après celle dans laquelle il a été saisi 47 quintaux de kif traité. Dimanche dernier, 21 quintaux de kif traité provenant du Maroc ont été découverts par la Gendarmerie nationale à la suite d’un accident de la circulation survenu dans le territoire de la wilaya de Nâama. La quantité de kif saisie était emballée dans 80 sacs portant chacun 25 paquets de 10 plaquettes chacun, précise-t-on encore.

Toujours à l’ouest du pays, exactement à Tlemcen, les services de sûreté de la daïra de Sabra ont saisi lundi cinq quintaux de kif traité provenant du même fournisseur, le royaume chérifien. Le pot-aux-roses a été découvert par les éléments de la police judiciaire qui ont intercepté un véhicule abandonné par son conducteur, voulant éviter un barrage dressé sur un accès exigu menant à un quartier de Sabra. La fouille du véhicule a permis la découverte de 21 colis contenant la drogue. Les bilans établis quotidiennement par les services de sécurité (police, gendarmerie, Douanes, éléments de l’ANP) font ressortir d’importantes quantités de drogues saisies notamment à l’ouest du pays où le trafic de kif est très florissant. La région ouest du pays, proche de la frontière marocaine, constitue un transit pour les trafiquants. D’ailleurs, cette région enregistre ces derniers mois d’importantes saisies de drogue provenant du Maroc, au point où le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a fait part dernièrement des préoccupations de l’Algérie face à la recrudescence de ce trafic.

Notons enfin que le Maroc est considéré comme le principal producteur et fournisseur mondial de haschisch. Pointé du doigt, l’ONU, dans un rapport sur les drogues, a sérieusement épinglé le royaume chérifien pour sa production de résine de cannabis.

Par Yazid Madi