D’immenses défis socio-économiques attendent le nouvel exécutif: Un gouvernement bariolé

D’immenses défis socio-économiques attendent le nouvel exécutif: Un gouvernement bariolé

Pour la gestion de l’austérité, le nouveau gouvernement partagera le fardeau avec une assemblée chétive.

Chambardement total ou simple lifting? Braqués sur l’annonce imminente de la nouvelle équipe gouvernementale, les observateurs s’interrogent sur ce qui sortira des éprouvettes du pouvoir. Des sources crédibles indiquent avec insistance que la tendance lourde penche plutôt vers un remake de l’année 1999 quand le président Bouteflika a opté pour un gouvernement d’union nationale. Il faut s’attendre donc cette fois-ci encore à voir des partis comme le TAJ de Amar Ghoul, le MPA de Amara Benyounès, El Moustakbal de Aziz Belaïd, faire partie de la composante gouvernementale.



Ces partis ont créé la surprise dans ces élections législatives atypiques; les islamistes de l’alliance MSP-FC et ceux de l’Union Adala-Nahda-Bina sans compter les Indépendants qui constituent désormais la quatrième force au niveau de cette assemblée. «Il s’agit de rassembler le plus de tendances possibles et de courants politiques en vue de constituer le nouveau gouvernement», indique notre source précisant qu’il s’agit là d’ «une revendication formulée par plusieurs partis politiques durant la campagne électorale». Certes, les élections ont donné une majorité aux partis du pouvoir mais ils doivent composer avec les autres courants politiques. Cela d’une part et d’autre part, la situation étant très difficile, les partis de la majorité seraient réticents à gérer seuls la crise.

La participation d’autres partis leur permettra, de diluer les responsabilités et au besoin de se dédouaner. «Après tout, nous ne sommes pas les seuls responsables.» Des règles non écrites en politique veulent que l’on partage toujours l’échec et on revendique l’exclusivité de la réussite.

C’est que les équilibres anciens ont été rompus à la lumière de cette consultation électorale et les nouveaux ne sont pas encore constitués. Il reste que le dosage de l’Exécutif ne sera pas l’otage exclusif des équilibres au sein du pouvoir et des partis politiques.

Il doit aussi répondre à des impératifs d’efficacité qu’impose la grave situation de crise économique et financière que traverse le pays. Il sera donc un gouvernement de crise qui acceptera d’aller au charbon, de gérer l’austérité et le mécontentement social qui va inévitablement l’accompagner.

Néanmoins, pour la gestion de l’état d’austérité, le gouvernement partagera le fardeau avec une assemblée chétive. Le taux de participation à cette élection a été le plus faible de toutes celles qui l’ont précédée depuis l’indépendance du pays. Les résultats provisoires rendus publics lundi soir par le Conseil constitutionnel, indiquent que le taux de participation s’était établi à 35,37%, alors que celui annoncé précédemment par le ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales était de 37,09%.

Un résultat trop inconfortable, une assemblée appelée en effet à prendre des mesures impopulaires au plan social. Comment les députés vont-ils concilier leur promesse de lendemains meilleurs avec une démarche d’extrême rigueur budgétaire. Le risque de perturbations sociales n’est pas écarté chez un peuple qui a vécu dans l’opulence pendant toute une décennie.

A ce défi crucial, le nouveau gouvernement va devoir également suppléer aux urgences, en particulier le chômage des jeunes et la crise du logement, et établir les conditions pour diversifier une économie trop dépendante de la rente des hydrocarbures. L’Exécutif doit travailler à la diversification de l’économie et à relancer l’investissement national et étranger.

Les mauvaises nouvelles s’accumulent sur le plan économique et la période des vacances ne sera pas de tout repos. Qu’en sera-t-il alors de la rentrée sociale?