Il y a quelques jours, une wilaya du Centre du pays, Blida pour ne pas la nommer, avait décidé de prendre à bras-le –corps le dossier des gardiens de parkings, dans le but de les intégrer dans le circuit formel du travail.
Cette option qui a été également préconisée il y a quelques années par des responsables locaux de la wilaya d’Oran, où cette activité a pris des proportions alarmantes, constituerait une solution idoine à un problème dont les victimes sont aussi bien les automobilistes qui se sentent à juste titre arnaqués par ces « m’targuia» que pour les pouvoirs publics qui gagneraient à discipliner cette profession.
Il convient de rappeler dans ce contexte, qu’en légalisant cette activité, les services compétents ne feraient en fait que réhabiliter une corporation qui a toujours existé dans une ville comme Oran, où les gardiens de parkings, souvent âgés ou handicapés, faisaient partie intégrante du paysage urbain de la deuxième ville du pays.
Ces derniers avaient été littéralement chassés par des jeunes désœuvrés qui avaient, à partir des années 1990, squatté toutes les aires de stationnement de la ville, pour rançonner les automobilistes dont la majorité a fini par se résigner à subir leur diktat.
Il est certain que parmi ces jeunes qui ont investi ce créneau, beaucoup d’entre eux l’ont fait pour la facilité qu’offre cette activité où il suffit d’afficher ostensiblement sa méchanceté et être prêts à utiliser son gourdin contre les automobilistes récalcitrants, et constituerait de ce fait une grande proportion de cette armée de m’targuia. Toutefois, force est de constater que cette corporation qui compte des centaines de membres, renferme en son sein des adultes sans qualification, pour qui le métier de gardien de parking, aussi précaire soit-il, constitue leur seule et unique source de revenus.
Les automobilistes oranais qui ont appris à distinguer le bon grain de l’ivraie, ne manquent d’ailleurs pas d’afficher à leur égard une franche sympathie en concédant même à leur offrir plus qu’ils ne leur demandent. Les services compétents de la ville qui ont appris eux aussi à débusquer parmi les m’targuia les délinquants qui ont choisi cette activité pour extorquer les conducteurs de véhicules, sont conviés, si un jour ils décident de légaliser cette profession, d’identifier les vrais gardiens de parkings et de leur tendre la perche pour une véritable insertion sociale.
Salim Belhouari