Difficultés des entreprises lancées par les jeunes, 1 projet sur 10 aboutit

Difficultés des entreprises lancées par les jeunes, 1 projet sur 10 aboutit

Gouvernance

Les voix se délient. Des sources concordantes indiquent un fort taux d’échecs dans la création de start-up et, par extension, de jeunes entreprises. Ils pointent du doigt la mauvaise gouvernance du système d’aide à la création des TPE, voire de petites et moyennes entreprises.

Résultat, nous sommes loin d’atteindre la masse critique de TPE et de PME nous permettant de disposer d’un tissu économique dense à même de répondre à des besoins actuellement vitaux pour l’économie nationale : les substitutions aux importations, le développement des exportations hors hydrocarbures, la modernisation de différents secteurs de l’économie en vue de devenir un pays compétitif. Nous sommes à la moitié, voire au tiers du seuil acceptable en termes de nombre de PME.

En résumé, des fonds importants sont mobilisés pour la création d’entreprises pour peu de résultat. Car les questions essentielles “Comment pérenniser la jeune entreprise ?” “Comment multiplier les créations d’entreprises ?” “Comment booster le développement des PME ?” ne sont pas encore réglées. Les différents dispositifs de financement en matière de création de jeunes entreprises ne ciblent pas l’essentiel : comment développer la capacité entrepreneuriale chez les jeunes chefs d’entreprise pour que cette dernière prenne pied durablement sur le marché algérien ? Or, développer l’esprit entreprenariat chez les jeunes demande l’implication de tous : les pouvoirs publics, les opérateurs publics et privés, les organisations patronales et la société civile. L’Algérie, du reste, ne profite pas suffisamment des programmes européens et américains d’aide à la création de jeunes entreprises dans le domaine des TIC ou dans d’autres secteurs à forte valeur ajoutée.

Pourtant, les choses sont simples. La meilleure recette pour que ces jeunes entreprises réussissent est de leur assurer un accompagnement de qualité. C’est là que le bât blesse ; on n’arrive pas à fédérer toutes les énergies, les mesures incitatives pour booster la création de TPE et de PME. Faute d’une stratégie industrielle mise en œuvre sur le terrain, on n’encourage pas les grandes entreprises à tirer des dizaines de milliers de PME vers plus d’intégration dans notre appareil productif. La cohérence globale étant absente dans notre politique de développement et la recherche de synergies étant rarissime, on trouve peu de produits innovants fabriqués en Algérie sur le marché inondé de biens importés, pour la plupart de qualité médiocre ou contrefaits. L’une des raisons est que les pépinières d’entreprises ne sont pas systématisées dans les universités et les grandes écoles. Celles qui existent ne bénéficient pas suffisamment du suivi et de l’indispensable accompagnement pour qu’elles réussissent.

Résultat des courses, bien que les Algériens ne soient pas en panne d’idées, le rythme de création d’entreprises créatrices de richesses et d’emplois reste lent. En contradiction, donc, avec la volonté des pouvoirs publics de lutter contre le chômage des jeunes et de réindustrialiser le pays.

K. R