L’entraînement de l’équipe de l’USM Alger avait un spectateur particulier hier matin. Il s’agit de Didier Ollé-Nicolle, le nouveau coach du club des Rouge et Noir appelé à remplacer Hervé Renard, parti il y a moins d’un mois de cela entraîner l’équipe nationale de Zambie.
Nous l’avons trouvé assis, en train de prendre des notes dans la tribune officielle du stade de Bologhine avec à ses côtés le nouveau préparateur physique de l’équipe, Armand Sene, le directeur général de la SSPA-USMA, Mouldi Aïssaoui, et le directeur administratif de l’équipe, Abdallah Charchar. Il a bien voulu répondre à nos questions.
On vous trouve ici assis dans la tribune officielle du stade de Bologhine en train de suivre l’entraînement de l’équipe de l’USMA et en train de prendre des notes. Peut-on dire que vous êtes officiellement le coach de cette formation ?
Si je suis là c’est que j’en suis l’entraîneur. Aujourd’hui vous me trouvez assis dans la tribune mais demain je serai sur le terrain en train de diriger l’entraînement.
Vous débuterez donc demain (aujourd’hui NDLR) dans vos nouvelles fonctions C’est exactement cela.
On peut conclure que vous vous êtes mis d’accord avec les responsables du club…
Ecoutez, je suis arrivé hier soir à Alger (mardi soir). Ce matin j’ai pu voir M. Ali Haddad quand il est venu me présenter aux joueurs juste avant l’entraînement.
Je dois le revoir cet après-midi mais ce sera plus une visite de courtoisie car de mon côté tout est réglé. La preuve en est que, comme je vous l’ai dit, je commence demain mon travail. Et puis vous savez si j’ai rompu le contrat me liant à l’Appollon de Limassol c’est que je savais que j’allais donner mon accord à l’USMA.
Justement, comment se fait-il que vous ayez quitté le club chypriote alors que vous n’y étiez que depuis le mois de juillet dernier ?
Il y a eu un concours de circonstances qui a fait que je ne pouvais plus continuer dans ce club. Disons qu’il y avait certains problèmes d’ordre économique qui n’ont pas pu être résolus. J’ai été clair avec les dirigeants de ce club et je les ai avertis de mes intentions si jamais ces problèmes venaient à perdurer.
Comme ces soucis ont persisté j’ai dû les quitter. Et je l’ai fait en toute connaissance de cause. Je suis parti du club de Limassol en ne laissant que des amis à l’Appollon. Comme quoi mon départ n’était lié à aucun différend entre moi et les responsables du club.
Vous dites que vous les avez avertis de vos intentions. Cela veut-il dire que vous étiez en contact avec les dirigeants
de l’USMA depuis un moment ?
Cela fait un peu plus d’un mois que je suis en contact avec M. Haddad. Dès qu’il a su qu’Hervé Renard allait partir, il a pris son téléphone et m’a appelé.
Qu’est-ce qui vous a incité à accepter l’offre de l’USMA ?
Ecoutez, en tant que coach, je suis obligé de suivre l’actualité d’un peu partout. M. Haddad n’est donc pas un inconnu pour moi. J’ai su qu’il avait investi dans le football et qu’il avait l’intention de faire de l’USMA un grand club.
J’ai fini par en être convaincu quand c’est lui qui m’en a parlé. Il m’a tracé les grandes lignes du projet qu’il compte mettre en œuvre dans ce club. A travers nos discussions, j’ai découvert quelqu’un de très ouvert, quelqu’un qui a de l’ambition et une vision pour ce club. Je savais qu’en venant à l’USMA, je trouverai ce à quoi j’aspire pour faire du très bon boulot.
Avez-vous pris des renseignements sur le club auprès de votre prédécesseur Hervé Renard ?
On s’est téléphoné et il m’a dit beaucoup de bien du club et de ses dirigeants. Il m’a également parlé des moyens mis en œuvre et des objectifs qui ont été tracés.
Ces objectifs sont certainement ceux dont vous ont parlé les dirigeants de l’USMA. Peut-on savoir un peu plus sur eux ?
Ils sont ceux que vous connaissez à savoir que l’USMA doit jouer dans le haut du tableau en championnat. M. Haddad a été parfaitement clair. Pour lui, il faudrait que le club obtienne les meilleurs résultats possibles.
Que connaissez-vous du football algérien ?
Pas grand-chose. C’est la première fois que je viens dans votre pays et je découvre. Ce que je connais de votre football, je l’ai appris par les joueurs qui ont joué ou jouent en France, par ce que relate la presse, par les matches de votre équipe nationale qui sont passés à la télévision.
Je connais aussi certains clubs à travers la presse comme la JSK et le MCA. Je sais que le grand derby chez vous c’est celui qui oppose l’USMA au MCA. Et puis je connais des entraîneurs qui exercent chez vous comme Bracci et Geiger.
Vous ne pouvez donc rien nous dire des joueurs que vous allez entraîner…
Non rien puisque je n’en connais aucun. Laissez-moi le temps de m’y habituer avant tout.
Vous atterrissez dans une équipe dont l’effectif a subi un profond changement à l’intersaison et qualifiée par certains de nos confrères de dream team. Ne craignez-vous pas qu’une pression s’exerce sur vous avec obligation de réussir de très bons résultats vu l’effectif dont vous disposez ?
Pas du tout. Je suis prêt à ce genre de défi. Ecoutez, ce qualificatif de dream team ne veut rien dire comme celui de galactique que l’on attribue à certains autres clubs.
Ce n’est pas parce que vous avez un nombre incalculable de grands joueurs que vous pouvez dire que vous possédez une grande équipe. Une grande équipe se monte après énormément de travail consistant à former un groupe et à lui donner de la cohésion et dont les joueurs apprennent à jouer ensemble en créant des automatismes entre eux.
Si vous voulez parler de dream team ou de galactique faites alors référence au FC Barcelone et à son super génie Messi. Voilà le genre d’équipe qui peut se dire qu’elle a atteint un degré de perfectionnement tel qu’il la met au-dessus de tous les autres. Maintenant, je suis parfaitement conscient que je suis là pour réussir et je ferai tout pour cela.
Vous nous dites que vous allez commencer votre travail demain matin. Vous êtes donc venu pour ne plus repartir alors que l’on pensait que vous pouviez repartir en France pour ne serait-ce que quelques jours…
Non, je suis là et je ne pars pas en France. Je suis venu pour commencer le plus rapidement possible et je crois que le travail n’attend pas, d’autant que je crois que le match du 19 novembre contre la JSK s’annonce comme particulièrement difficile.
Par Ahmed Achour