Cela fait 10 jours que les habitants des cités Diar El Mahçoul et Confort, commune d’El Madania, vivent dans la tension.
C Et pour tenter d’apaiser les esprits, l’APC ouvre ses portes quotidiennement à ses administrés. Les routes menant au monument Riad El-Feth sont toujours coupées à la circulation.
Les jeunes veillent à ne laisser aucun véhicule ne se faufiler entre les carcasses de voitures brûlées mises en travers de la route. Kali Khelifa, célibataire et chômeur, est né depuis 41 ans dans un F2 à Diar El-Mahçoul. Sa famille est composée de 15 personnes. « Je vous épargne le nombre de demandes de logement que j’ai envoyées un peu partout, mais en vain », lâche-t-il avec lassitude.
LE P/APC : «JE N’AI PAS DE BAGUETTE MAGIQUE»
Au niveau de l’APC d’El-Madania, le président, Abderezak Mouffok, reconnaît, tout de go, que les revendications sociales sont légitimes. « J’habite moi-même à Diar El-Mahçoul et je suis solidaire avec mes administrés qui vivent dans l’exiguïté depuis des lustres », dit-il avant d’ajouter : « je n’ai pas de baguette magique pour régler le problème du logement ». Alors il ne cesse de se déplacer entre la daïra et la wilaya pour désamorcer la crise. La commune qu’il gère se distingue des autres du fait qu’elle renferme une dizaine de quartiers populaires à forte densité de populations et dont la majorité des logements sont constitués d’une seule pièce, « où cohabitent jusqu’à une quinzaine de personnes ».
M. Mouffok estime que les habitants de Diar Chems et El Mahçoul auraient dus être relogés à la faveur d’un programme initié par la wilaya. «Malheureusement, les logements consacrés à cet effet ont été orientés au profit des familles sinistrées des inondations de Bab El Oued en 2001 et du séisme de 2003 de Boumerdès », explique-t-il. Mais ce qui a exacerbé la colère de ses administrés c’est le relogement des familles qui habitaient des baraques « alors qu’elles sont venues récemment de l’intérieur du pays », soutient le P/APC.
Pour tenter de calmer la colère, l’APC d’El-Madania a ouvert récemment ses portes à ses administrés. Les élus, les responsables, les chefs de service, y compris le président reçoivent quotidiennement les citoyens. En outre, un quota de logements sociaux a été octroyé par la wilaya et des enquêtes sociales sont entreprises pour leur distribution.
A propos de Diar El Mahçoul, les autorités locales attendent toujours des délégués des immeubles pour procéder au recensement des familles. Ce n’est qu’après cette opération que les autorités peuvent étudier les dossiers. Mais les citoyens rencontrés à Diar El-Mahçoul ne l’entendent pas de cette oreille. Par le passé, des délégués ont été envoyés dans le même but sans qu’ils fassent leur travail. A la fin, ils ont été soudoyés en bénéficiant de logements.