Dialogue syrien à Sotchi: une aubaine pour engager un dialogue constructif entre tous les Syriens

Dialogue syrien à Sotchi: une aubaine pour engager un dialogue constructif entre tous les Syriens

Le Congrès du dialogue national syrien doit regrouper, lundi à Sotchi en Russie, l’ensemble des sensibilités politiques, sociales et religieuses syriennes sans la participation des Kurdes et de l’opposition représentée par le Comité dit de « négociations », un boycott qui ne représente par un « sérieux impact » sur le déroulement de l’évènement qui constitue une occasion pour nouer un dialogue constructif entre Syriens.

Quelque 1 600 participants, notamment des représentants du gouvernement syrien, des mouvements sociaux, des représentations de confessions religieuses et des groupes d’opposants, vont prendre part les 29 et 30 janvier au Congrès du dialogue national syrien dans la ville balnéaire russe, dans le cadre du processus d’Astana (Kazakhstan). Tous les membres du Conseil de sécurité de l’ONU ainsi que l’Egypte, la Jordanie, le Kazakhstan, le Liban, l’Irak et l’Arabie saoudite avaient été invités.

S’ajoutent à cette liste la Turquie et l’Iran, deux autres garants des accords de désescalade de tension, en Syrie. Y seront de la partie également, des experts venant de France, de Royaume-Uni, de Chine et des Etats-Unis.

Pour Moscou, le rendez-vous de Sotchi offre une véritable opportunité d’engager un dialogue constructif entre tous les Syriens sur le processus politique en vue de parvenir à un règlement de la crise en Syrie.

Le Secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a annoncé samedi l’envoi de son émissaire pour la Syrie, Staffan de Mistura, à la rencontre en Russie malgré le boycott de cette conférence par l’opposition syrienne, une décision rapidement saluée par Moscou.

M. Guterres « est confiant dans le fait que le congrès de Sotchi sera une contribution importante » à la relance des pourparlers de paix à Genève sous l’égide de l’ONU, a déclaré son porte-parole Stéphane Dujarric.

Boycott, pas de sérieux impact

Après un nouveau tour infructueux de pourparlers onusiens, qui s’est tenu exceptionnellement à Vienne, M. Guterres a pris en compte les assurances présentées par la Russie selon lesquelles le résultat du congrès de Sotchi « sera apporté en contribution, à Genève, aux pourparlers intersyriens sous l’égide de l’ONU », a-t-il précisé.

Après deux jours de négociations à Vienne, le Comité des négociations syriennes (CNS), qui représente les principaux groupes d’opposition, a annoncé qu’il allait boycotter le congrès sur la Syrie organisé par la Russie à Sotchi.

Aussi, les Kurdes ont indiqué dimanche qu’ils n’y participeraient pas « en raison de la situation à Afrine », enclave kurde du nord syrien cible d’une offensive turque depuis plus d’une semaine.

Alors que toutes les parties qui s’intéressent à l’avenir de la Syrie participeront à la conférence, le CNS a proclamé son refus d’y participer, ce qui fait preuve, selon Moscou « de la fausseté de son appellation », indiquant que « le taux de soutien des Syriens à cette Commission n’est pas clair et qu’elle veut uniquement renverser le gouvernement légitime dans le pays ».

Une source militaire et diplomatique russe a affirmé que le refus par le CNC de prendre part à la conférence du dialogue national syrien à Sotchi démontre « sa fausse appellation ». D’aucuns estiment que le boycott de l’opposion ne représente pas un « sérieux impact » sur le déroulement de l’événement. En attendant, les combats continuent d’ensanglanter le pays, où le conflit a déjà fait plus de 340 000 morts depuis 2011.