Dialogue social: Les syndicats attendent le gouvernement

Dialogue social:  Les syndicats attendent le gouvernement

La réponse à la demande d’ouverture du dossier de la retraite renseignera, sans nul doute, sur la disponibilité du nouveau gouvernement pour la prise de décision concertée.

La nomination d’un nouveau gouvernement, mais surtout le changement intervenu à la tête du ministère du Travail, fait nourrir l’espoir chez les syndicats autonomes et les travailleurs en général quant à la relance du dialogue social autour des importants dossiers que sont le projet du code du travail, la loi sur la retraite, ainsi que la question du pouvoir d’achat.

Des dossiers délicats, étant donné la crise économique. L’intersyndicale autonome, qui a prouvé sa représentativité et sa capacité à mobiliser, notamment dans la Fonction publique, a déjà résolu de saisir officiellement le nouveau Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, pour débattre de ces dossiers. C’est du moins ce que soutient Lyes Merabet, le président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), en sa qualité de membre actif de l’intersyndicale.

Merabet, qui révèle qu’au titre du SNPSP, il a adressé ses félicitations au nouveau Premier ministre et y a exprimé son souhait de voir le dialogue social relancé, affirme qu’“il est tout à fait évident que, de notre côté, nous ferons l’essentiel pour que le dialogue soit relancé sur des bases plus claires et d’une manière inclusive, et qui n’exclut personne”, expliquant que “jusqu’à présent, le dialogue qui est proposé par les syndicats autonomes, notamment l’intersyndicale, est quelque peu nuancé, puisqu’on est présent à un certain niveau et pas dans d’autres, notamment au niveau de la tripartite”.

Notre interlocuteur ajoute que l’intersyndicale est favorable à “un débat responsable, officiel et sérieux, qui doit s’organiser autour d’un thème essentiel qui est le code du travail et des entraves aux libertés, dont font l’objet notamment les syndicats autonomes, notamment le gel et la dissolution de syndicats, les poursuites judiciaires et licenciements des délégués de certains syndicats et le refus de délivrer des agréments à d’autres syndicats alors qu’ils remplissent toutes les conditions.” Selon lui, “le dialogue doit porter, en outre, sur toutes les facilités que le gouvernement doit accorder à l’organisation d’espaces syndicaux pluriels, mais mieux organisés, tels que les fédérations et les confédérations, à côté de ce qui existe actuellement”.

Merabet dévoile ainsi la conception qu’elle se fait de l’organisation à même de la propulser au rang de partenaire social éligible à la concertation au haut niveau, la tripartie en somme. Le syndicaliste dit espérer trouver chez les pouvoirs publics, au niveau du nouveau ministre du Travail, en premier lieu, la même disponibilité à améliorer la relation avec les syndicats autonomes. La réponse à la demande d’ouverture du dossier de la retraite renseignera, sans nul doute, sur la disponibilité du nouveau gouvernement pour la prise de décision concertée. L’intersyndicale planche, en attendant, sur le dossier. Elle a programmé une journée de débats sur le pouvoir d’achat. À l’occasion seront évoqués à la fois le dossier de la retraite et le code du travail. La journée est programmée pour le 17 juin prochain. Elle sera animée par un groupe d’experts et de cadres syndicaux.

Le SNPSP revient à de meilleurs sentiments

Réagissant à l’annonce de la poursuite du dialogue social avec

19 syndicats du secteur par le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, le président du Syndicat des praticiens de la santé publique a estimé que “c’est une bonne chose que le dialogue soit relancé d’une manière officielle”, en indiquant avoir déposé officiellement, lundi, une demande d’audience avec le ministre de la Santé.

Il rappelle que le syndicat a été reçu le 25 mai, alors que le ministre n’était pas encore installé dans ses fonctions, mais qu’il ne savait pas si c’était à mettre sur le compte du nouveau ministre. Tout en déplorant la rupture du dialogue, “puisqu’en sept mois, aucun contact n’a été établi et qu’aucune réunion n’a été organisée”, et “le temps perdu par rapport à la prise en charge des revendications”, Lyès Merabet indique qu’il est attendu des consultations avec le ministre de tutelle “le rétablissement du dialogue déjà, un dialogue que nous espérons continu, et qui permet aussi d’accéder au droit à la négociation en ce qui concerne nos revendications, et des problématiques inhérentes au secteur de la santé, à l’instar du projet de loi sanitaire, dans son volet relatif à la formation et l’organisation du système national de santé”.