Dialogue pouvoir,opposition en Egypte,Les Frères musulmans entrent en scène

Dialogue pouvoir,opposition en Egypte,Les Frères musulmans entrent en scène
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Les participants au dialogue entre le régime égyptien et l’opposition, dont les Frères musulmans de Mohammed Badie, ont, selon le porte-parole du gouvernement Magdi Radi, décidé d’«un compromis»

Au 13e jour du mouvement protestataire, des masses de manifestants appelant à la chute du président Hosni Moubarak continuent à investir les rues et les quartiers, aussi bien du Caire que des autres villes égyptiennes, au moment où le pouvoir égyptien, qui continue de miser sur la lassitude des manifestants, appelle à la reprise du travail et tente de nouer un dialogue, auquel les Frères musulmans se disent prêts à participer.

Les militaires confortent leur présence sur la place Tahrir

Les militaires ont conforté hier leur présence sur la place Tahrir, épicentre du mouvement de contestation contre le régime, ont rapporté les médias locaux.

Selon ces sources, l’armée a pris position sur le pont du 6-Octobre, près de la place Tahrir, qui a été le théâtre des violents affrontements entre manifestants anti-gouvernementaux et partisans du président Hosni Moubarak mercredi dernier et qui ont fait au moins 11 morts, selon un dernier bilan officiel.

Les soldats ont également renforcé leur présence près du Musée du Caire

Gouvernement et opposition en discussion

Face à une contestation qui ne faiblit pas, le rais s’accroche. La direction du parti au pouvoir a démissionné alors que des discussions entre le pouvoir et les opposants se sont tenues hier. Ainsi, Le vice-président égyptien Omar Souleimane a entamé hier des consultations avec les représentants de l’opposition pour tenter de trouver une issue à la crise politique en Egypte, rapporte l’agence de presse officielle MENA.

Jusqu’ici hostiles au dialogue avec les autorités, les Frères musulmans, le mouvement le plus structuré de l’opposition qui pour la première fois depuis une cinquantaine d’années, ont finalement accepté d’assister à ces consultations, de même que certains des groupes ayant participé aux manifestations depuis le 25 janvier pour obtenir le départ du président Hosni Moubarak. En outre, certains membres au sein de l’opposition craignent que ce dialogue ne donne lieu à un compromis proposé par «Conseil des sages», qui verrait Moubarak se maintenir comme il en a l’intention jusqu’en septembre, la fin de son mandat, et confier ses pouvoirs à Omar Souleimane pour lui permettre d’entamer la transition.

Un comité de réformes créé

Les participants au dialogue entre le régime égyptien et l’opposition, dont les Frères musulmans de Mohammed Badie, ont, selon le porte-parole du gouvernement Magdi Radi, décidé d’«un compromis» permettant la création d’«un comité qui comptera le pouvoir judiciaire et un certain nombre de personnalités politiques pour préparer les amendements constitutionnels et les amendements législatifs requis avant la première semaine de mars».

Il relèvera que les participants aux discussions se sont entendus sur «une transition pacifique du pouvoir basée sur la Constitution».

Souleimane refuse la présidence

Par ailleurs, selon un participant au dialogue entre pouvoir et opposition, le vice-président égyptien Omar Souleimane a refusé un appel de l’opposition à assumer les pouvoirs du président Hosni Moubarak, fortement contesté depuis près de deux semaines.

La fortune des Moubarak dépasserait les 40 milliards

La fortune de Hosni Moubarak serait estimée à 15 milliards de dollars, selon des experts du Moyen-Orient.

Selon des experts cités par le journal britannique The Guardian, la fortune de la famille Moubarak pourrait atteindre 70 milliards de dollars à la suite de partenariats d’affaires avec des entreprises étrangères. Selon le journal algérien Al Khabar, une bonne partie de la fortune des Moubarak serait déposée dans des banques ou investie dans de l’immobilier.

La famille Moubarak possèderait ainsi, en dehors de l’Égypte, des propriétés aux États-Unis, en Grande-Bretagne (dont les fils et la mère détiennent la nationalité), en France, en Suisse, en Allemagne, en Espagne et à Dubaï. Enfin, ses deux fils, Gamal et Alaa, ont créé et pris des participations dans de nombreuses sociétés en Europe et aux États-Unis. A en croire la chaîne de télévision australienne ABC News, le premier aurait commencé son business dans les années 80 en spéculant sur la dette de son pays sur le marché financier international. Avec les bénéfices réalisés, il acquérait des terrains militaires à des prix défiant toute concurrence qu’il revendait à des investisseurs. Le produit était directement versé dans des comptes en banques en Europe.

Cacophonie américaine sur le dossier égyptien

L’émissaire du président américain en Egypte, Franck Wisner, a publiquement estimé que Hosni Moubarak devait rester au pouvoir le temps de la transition. Des propos, qui, selon l’administration Obama, n’engageaient que celui qui les avait tenus.

Israël suit la situation

Hier, lors de la désignation du nouveau chef d’état-major de l’armée israélien, faisant allusion au mouvement de contestation qui sévit en Egypte depuis le 25 janvier dernier, Benjamin Nétanyahou a déclaré que «la stabilité de l’armée israélienne est toujours importante en soi, et encore beaucoup plus dans les circonstances actuelles».

Les participants au dialogue entre le pouvoir égyptien et l’opposition, dont les Frères musulmans, ont appelé dimanche à la levée de l’état d’urgence «selon la situation sécuritaire» dans le pays, théâtre depuis 13 jours de manifestations anti-gouvernementales, a indiqué le porte-parole du gouvernement, Magdi Radi. Les participants à ce dialogue, initié par le vice-président Omar Souleimane, ont appelé dans leur communiqué lu par

M. Radi, «à la levée de l’état d’urgence selon la situation sécuritaire». Ils se sont mis d’accord également sur «une transition pacifique du pouvoir basée sur la Constitution», selon le texte. Dans leur communiqué, les deux parties ont également proposé «l’ouverture d’un bureau destiné à recevoir les plaintes concernant les prisonniers politiques, la levée des restrictions imposées aux médias» et le rejet de «toute ingérence étrangère dans les affaires égyptiennes».

M. Radi a indiqué auparavant que les participants au dialogue national avaient convenu de créer un comité pour préparer des amendements à la Constitution «d’ici la première semaine de mars». Les discussions entre le pouvoir et les Frères musulmans, considérés comme la principale force d’opposition en Egypte, ont commencé dimanche dans le cadre du dialogue national auquel ont été invitées toutes les forces politiques.

R. T.