Dialogue politique entre l’Algérie et l’UE,Medelci lève tous les tabous

Dialogue politique entre l’Algérie et l’UE,Medelci lève tous les tabous
dialogue-politique-entre-lalgerie-et-luemedelci-leve-tous-les-tabous.jpg

La question du Sahel et la coopération dans le domaine des droits de l’homme et de l’économie ont été abordées par Medelci.

Le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, ne voit pas d’inconvénient à ce que le dialogue politique avec l’Union européenne continue d’englober la question des droits de l’homme et la société civile.



Le ministre a indiqué jeudi à Bruxelles que le dialogue lancé depuis deux ans n’excluait aucune question. Cette déclaration était faite à la presse à l’issue de la septième session du Conseil d’association. Ces questions, considérées pendant plusieurs années comme des sujets

tabous, exclues du dialogue, sont aujourd’hui intégrées au dialogue, dit-il. Il précise que l’Algérie progresse dans ces domaines d’une manière volontariste. Ces précisions sont données devant son homologue chypriote,

Mme Kouzakou Marcoulis, dont le pays assure la présidence tournante de l’UE. L’autre sujet de discussion avec la partie européenne est celui de la circulation des personnes «qui reste à consolider», selon lui. Le ministre précise que la question de sécurité évoquée par l’UE, et qui est à l’origine du refus d’octroi de visas est bien prise en charge à travers le bon fonctionnement des accords de réadmission que l’Algérie a conclus avec la plupart des pays européens.

Pour la nouvelle politique européenne de voisinage, Medelci s’est dit optimiste sur l’aboutissement des négociations sur un accord consensuel.

«Les premières discussions exploratoires nous mettent dans une position qui nous rend particulièrement optimistes quant à l’issue de ces négociations et nous allons au cours du premier semestre 2013 avancer dans ces négociations pour aboutir à un programme d’action consensuel», a-t-il dit. Au plan économique, le bilan de la coopération bilatérale Algérie-UE durant les 18 derniers mois était fructueux, marqué par la conclusion d’un accord sur le démantèlement tarifaire et de la Convention régionale Pan-Euromed sur les règles d’origine, relève-t-il. Les relations énergétiques stratégiques entre l’Algérie et l’UE devraient également se consolider à la faveur d’un mémorandum d’entente qui va renforcer la coopération entre les deux parties aussi bien dans le domaine des énergies conventionnelles que des énergies renouvelables, enchaîne-t-il.

Medelci a plaidé pour un retour des investissements européens en Algérie qui se prépare à améliorer dès 2013 le climat des affaires, saisissant cette occasion pour faire un appel aux opérateurs européens afin de venir investir dans le pays.

Au plan régional, Mme Kouzakou Marcoulis déclare que l’UE et l’Algérie sont toutes les deux préoccupées par la situation au Sahel. «Nous avons échangé nos points de vues sur la crise malienne et nous avons convenu que nous sommes dans le besoin de coopérer étroitement pour résoudre cette crise avec d’autres pays de la région: le Mali, le Niger et la Mauritanie», a-t-elle dit.

Medelci a aussi rencontré Bernadino Leon Goss, représentant spécial de l’UE pour le sud de la Méditerranée et Mme Rachida Dati, eurodéputée française.

Suite à cette visite, une conférence-débat ayant pour thème «L’Union européenne peut-elle servir d’exemple à l’intégration du Maghreb» sera animée lundi à Alger par des membres de l’Union européenne et des universitaires algériens. Plusieurs spécialistes algériens prendront part à cette conférence, dont Abdeslam Benzaoui, directeur adjoint de l’Ecole de journalisme, Cherif Dris, maître de conférence, chargé du séminaire Europe-Maghreb, Kaci Djerbib, maître assistant associé et chroniqueur économique. L’UE sera représentée, pour sa part, par Marek Skolil, chef de la délégation de l’UE en Algérie, Frederic Meurice, ambassadeur de la Belgique, Gabriel Busquets, ambassadeur d’Espagne, Aloisia Worgetter, ambassadeur d’Autriche, Michal Radlicki, ambassadeur de Pologne.