Directives n Des professionnels de la santé ont souligné hier l’importance de l’éducation des diabétiques quant aux nouvelles pratiques alimentaires pour mieux gérer leur maladie pendant le Ramadhan.
Ce processus est incontournable pour les personnes atteintes de diabète et qui sont exposées au changement de la fréquence des repas, ainsi qu’à la quantité de nourriture consommée durant cette période. Le diabétique doit respecter l’avis de son médecin quant à la décision de jeûner ou pas afin d’éviter les complications durant le mois de ramadhan, recommande-t-on.
Abordant ce sujet lors d’une journée d’information sur la prévention du diabète durant ce mois, plusieurs spécialistes ont mis l’accent sur l’importance d’une alimentation «saine et disciplinée» ainsi que sur «le contrôle régulier de la glycémie (taux de sucre dans le sang) des patients jeûneurs». Les médecins qui ont pris la parole lors de cette rencontre organisée à l’Ecole de préparation aux sciences économiques, commerciales et de gestion, ont insisté sur «la discipline et le contrôle régulier de la glycémie pendant le jeûne, en suivant une alimentation équilibrée et un bon repas du s’hour».
A cette occasion, trois ateliers ont été organisés, à savoir la nutrition saine du diabétique pendant le Ramadhan, le contrôle de la glycémie des diabétiques et recommandations de l’islam au sujet du jeûne de ces derniers. Ces ateliers, animés par des médecins et des imams, ont suscité un large débat avec l’assistance, notamment en ce qui concerne la composition du menu du diabétique pendant les repas du s’hour et du f’tour. En effet, les personnes diabétiques doivent consulter leurs médecins traitants pour la décision de faire le jeûne ou de le rompre. Surtout lorsque l’on sait qu’il y a des répercussions néfastes engendrées par la prise de décision des diabétiques de jeûner sans l’avis du médecin, notamment pour les diabétiques de type 1 et de type 2 à risque. Il est en effet strictement interdit aux diabétiques de type 1 sous insuline et même de type 2 à risque de jeûner, avertissent les diabétologues.
« Le jeûne est toléré seulement pour les patients diabétiques de type 2 sous mesures hygiéno-diététiques », selon des spécialistes du domaine. Le diabétique doit respecter l’avis de son médecin afin d’éviter les complications, pas seulement durant le mois de Ramadhan, mais tout au long de l’année, plaide-t-on . Un diabétique qui jeûne risque de subir trois séquelles. A savoir l’hyperglycémie, le déséquilibre glycémique et la déshydratation, surtout que le Ramadhan intervient ces derrières années durant la saison estivale. Les personnes âgées diabétiques et surtout celles qui prennent quotidiennement les médicaments ne devront en aucun cas jeûner afin d’éviter ce genre de risques, préviennent les diabétologues. Sur l’aspect religieux, le malade qui craint pour sa santé ne doit pas jeûner. Dieu dit : ne vous suicidez pas, Dieu est plein de compassion pour vous. (Coran, 4 – Les Femmes – 29). Ainsi le ministère des Affaires religieuse a instruit davantage les imams et les prêcheurs pour mener des campagnes de sensibilisation au niveau des mosquées et appeler les citoyens atteints de maladies chroniques, comme le diabète, à éviter de mettre leur santé en danger. Le nombre de diabétiques en Algérie a dépassé 4 millions dont 30% d’insulino -dépendants.
Samia Lounes