Diabète de type 2 : proposition d’une ordonnance alimentaire

Diabète de type 2 : proposition d’une ordonnance alimentaire

L’intérêt de l’exercice physique régulier chez le diabétique, abordé la semaine dernière dans la rubrique santé d’Algérielle, serait incomplet si un accompagnement nutritionnel faisait défaut. Cette semaine, nous y avons pensé et voici ce qui est à retenir en matière d’alimentation au cas où vous ou l’une de vos connaissances en souffrez.

Être diabétique de type 2 (non insulinodépendant) et gérer son alimentation relève d’un défi pour la majorité des malades atteints de cette pathologie. Ceux-ci se demandent, en effet, quel est le « régime » alimentaire à suivre ? Quelle forme d’alimentation est interdite ? Quels aliments sont à limiter et,  en revanche, ceux à privilégier ? Les fruits et légumes sont-ils tous autorisés ? Qu’en est-il des féculents, du pain, des produits laitiers, de la viande, des œufs et du poisson ? Mais aussi que doit-on boire comme boisson ? Enfin, les produits lights et les édulcorants pour sucrer son thé ou son café sont-ils permis ?

Beaucoup de questions, en effet, mais quelles sont les bonnes réponses sachant que le coût humain et financier de cette maladie chronique est considérable. Reconnaître que des consignes alimentaires, aisées à appliquer par tous, contribuent volontiers à faire régresser le diabète mais également à améliorer les caisses de la sécurité sociale serait une avancée incontestable menant à la prévention.

Afin d’être efficace et de changer de mode d’alimentation, le diabétique a besoin d’être guidé et de surcroit répandre les différentes recommandations à son entourage. En matière de diabète certains principes nutritionnels sont à appliquer :

– rejeter l’alimentation industrielle avec sucre et gras ajouté,

– éviter l’ajout de sucre (café, thé,…),

– choisir des aliments à index glycémique bas,

– ne pas consommer de produits light en raison de l’insuffisance d’études scientifiques et d’évaluation les concernant.

Les fruits et légumes

Les 5 fruits et légumes à consommer quotidiennement sont toujours d’actualité. Toutefois, il faudra modérer la prise de ceux les plus sucrés : ananas, raisin, banane, mangue, betterave et carotte cuites, etc. Si, d’autre part, l’apport de ces produits, autant frais que surgelés, est à privilégier, ceux présentés sous forme de conserves, plats préparés industriels ou autres devront toutefois obéir, lors de l’achat, à quelques précautions. Enfin, la prise de trois à quatre fruits secs (amande, noix,…) le matin est la bienvenue.

Les féculents

Leur consommation est conseillée à condition de ne pas en abuser vu la contribution calorique apportée. Une quantité de légumes secs, fonction de la tolérance, fera, 4 à 5 fois par semaine, partie du menu alors que la pomme de terre ne pourra être préparée qu’à la vapeur. Enfin, à condition d’être complets, les céréales, le riz, les pâtes,… seront également présents afin de pouvoir varier vos mets.

Les œufs, poissons et viandes

Très bonnes sources notamment de protéines, ces produits ne sont pas à négliger. Les œufs (3 à 5 par semaine) pourront être alternés, pourquoi pas, avec de la viande maigre (3 fois par semaine en moyenne). Rappelons que si tous les plats préparés industriels sont interdits en raison de certains ingrédients non recommandés, en revanche, mais occasionnellement (1 fois par mois), les charcuteries : cachir poulet, viande hachée, merguez, soubressade,… pourraient être permises, particulièrement si elles sont faites maison.

Enfin, les poissons notamment gras, tels que la sardine, riches en oméga-3, seront privilégiés et consommés au moins 3 fois par semaine. Sachez choisir les poissons surgelés, tels que le saumon, qui ont pratiquement les mêmes propriétés nutritionnelles que les frais et qui surtout sont moins chers.

Le pain et les produits laitiers

Si, du fait de ses différents inconvénients, le pain blanc est déconseillé pour tout un chacun, il est carrément, au même titre que les pains fantaisie, industriels, interdit pour le diabétique. Si en revanche, le pain complet et multicéréales est à avantager, les biscottes complètes, quant à elles, ne pourront être prises qu’en cas de manque de pain.

D’autre part, en raison de leur utilité, les produits laitiers seront également de la partie. A condition d’être toléré, le lait sera volontiers savouré alors que les yaourts, le fromage blanc (attention au % de matières grasses !),… seront choisis très frais. Enfin, la consommation des fromages secs et salés tels que le gruyère, sera contrôlée (notamment en cas de surpoids) alors que celle des desserts lactés sucrés (sucre et autres ingrédients non conseillés pour la santé) absolument interdite.

Conclusion

L’alimentation du diabétique ne diffère pas de celle d’une personne ne présentant pas cette pathologie. Le terme « régime » semblant « péjoratif » et/ou « lourd » à porter, en raison des restrictions alimentaires qu’il suppose, ne doit pas être considéré comme tel mais plutôt comme une alimentation équilibrée visant une bonne santé. Souvenez-vous que l’eau reste la seule boisson indispensable pour notre organisme et que la première mesure préventive contre le diabète devrait passer par l’éducation à la consommation d’eau chez nos enfants. Enfin, votre glucomètre reste et restera votre seul gouvernail vous permettant de vous diriger dans la direction d’une prise en charge satisfaisante.

Dr. Maziz-Hammoudi Laïla