DG Philip Morris en Algérie : « Pour nous, la parité femme-homme est primordiale »

DG Philip Morris en Algérie : « Pour nous, la parité femme-homme est primordiale »

Une rencontre sur l’égalité des genres en milieu professionnel en Algérie a été organisée aujourd’hui par l’Association Des Femmes Cadres Algériennes AFCARE en partenariat avec Philip Morris International et Emploitic. Les experts qui sont intervenus ont traité de l’inclusion économique des femmes en milieu professionnel.

«Le taux d’activité des femmes en Algérie reste faible bien qu’il ait connu une évolution positive. Et ce, malgré une législation favorable à l’égalité des genres en matière d’emploi et de recrutement», a déclaré madame Aicha Kouadri, présidente de l’Association Des Femmes Cadres Algériennes.

Philip Morris International, pour sa part, a rappelé le rôle moteur des entreprises dans la promotion de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes. Christian AKIKI, Directeur général de Philip Morris International en Algérie a déclaré à cet effet : « Chez Philip Morris International, nous sommes engagés à fournir un environnement de travail de qualité où prime l’équilibre entre les genres, la diversité ainsi que l’inclusion, qui représentent en même temps des leviers majeurs de notre transformation et qui nous ont valu de nombreuses distinctions en matière de pratiques managériales ».

«Nous attachons beaucoup d’importance à l’égalité salariale. D’ailleurs, Philip Morris International a été la première entreprise internationale à obtenir la certification EQUAL-SALARY, qui prouve que le groupe rémunère tous ses employés, équitablement» a poursuivi monsieur AKIKI.

De son côté Louai Djeffer, Directeur Général de Emploitic a déclaré : «  L’égalité des chances homme/femme pour l’accès à l’emploi et aux postes de management devient un véritable avantage compétitif pour les entreprises conscientes de l’impact de l’inclusion et de la diversité sur l’attraction et la rétention des talents ; et donc sur leur performance.  L’une des dernières études que nous avons menées montre que près de 60% des candidats pourraient refuser une offre d’emploi si l’entreprise en question ne partageait pas leurs valeurs en termes de diversité et d’inclusion « .

Selon les chiffres fournis par l’ONS, le taux d’activité des femmes en Algérie est de 20% en 2019. Une constatation nuancée du fait du manque de visibilité de la participation des femmes à l’activité économique. En effet, les statistiques ne considèrent pas une grande partie des femmes travailleuses non qualifiées notamment les travailleuses agricoles, les aides familiales et travailleuses à domicile ainsi que celles qui sont dans l’informel.

Aussi, l’emploi et le chômage féminin sont sous-estimés. Le volume de l’emploi féminin s’élève à 2.620.000 en 2019, soit 20,4 %. Il est majoritairement urbain et salarié, avec un pourcentage de 78,51%.

Pour ce qui est de l’encadrement féminin au niveau du secteur économique, public et privé, il existe très peu de données. L’administration reste le secteur privilégié de l’emploi féminin. La structure des qualifications y est très positive, notamment dans les secteurs de l’éducation, de la santé et de la justice. Selon les sources de la direction générale de la fonction publique, les femmes représentent plus de 61% de la catégorie cadres et cadres supérieurs.

Néanmoins, cette forte présence des femmes dans l’encadrement au sein de l’administration ne se traduit pas par un accès égal aux postes de décision. En effet le taux de représentation des femmes dans les postes d’encadrement supérieur (chef de bureau) qui était de 25 % en 2018 et passé à 22,24 en 2020 soit une perte de 3 points.

Concernant les hautes fonctions de l’État, le taux de présence des femmes est passé de 21% en 2016 à 16,4% en 2018, un taux qui repart à la hausse en 2020 et qui atteint les 18.34% (source DGFP). Il reste cependant très faible par rapport aux potentialités réelles des femmes qui représentent plus de 60 % de la catégorie cadres et cadres supérieurs avec un niveau d’enseignement supérieur.

Cette disparité peut être expliquée par les nombreux obstacles qui entravent l’accès des femmes aux postes de décisions, notamment le manque de structures permettant de concilier vie professionnelle et vie familiale. Des obstacles liés aux postes de décisions, notamment ceux liés à la mobilité et la disponibilité, constituent également un frein important.

Enfin, madame Kouadri a rappelé que les progrès étaient incontestables: “Les femmes sont, aujourd’hui, présentes dans la quasi-totalité des secteurs et en particulier ceux qui leur étaient traditionnellement fermés. Elles ne sont plus cantonnées aux secteurs sociaux ! ”. L’ouverture économique et la mondialisation offre aux femmes l’accès à de nouveaux types d’emplois liés aux nouvelles technologies exigeant des qualifications et un savoir dont les femmes sont porteuses dans la mesure où ces types d’emplois ne sont pas traditionnellement associés aux hommes. Leur occupation par les femmes se trouve ainsi facilitée. De plus, l’entrepreneuriat féminin ouvre de nouvelles perspectives, particulièrement, s’il est encouragé par des mesures de soutien tel que les incitations financières, la formation et l’accompagnement.