L’Ordre des Avocats a lancé un rappel à l’ordre à ses membres, dénonçant un « dérapage grave » dans les apparitions médiatiques et virtuelles. La profession veut mettre fin aux « comportements indignes » qui fleurissent sur les plateformes numériques et la télévision, menaçant de poursuites disciplinaires les contrevenants.
La note, adressée aux « chères consœurs, chers confrères », est sans équivoque. Elle fait suite à une « observation rigoureuse et continue » d’une multiplication des pratiques jugées contraires aux principes qui régissent l’exercice de l’avocature.
L’Ordre constate que l’évolution rapide des moyens de communication a conduit certains à des dérives, portant atteinte à la « dignité » et au « caractère sacré » de la profession.
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L’avocat, dont la mission est « noble » et repose sur la « confiance », doit garantir le bon fonctionnement de la justice. Pour l’Ordre, les interventions publiques de certains membres ne reflètent « ni ses principes ni ses valeurs ».
Le point le plus sensible de ce rappel à l’ordre concerne la procédure d’autorisation. Désormais, toute apparition dans les médias – y compris les réseaux sociaux – est soumise à un contrôle strict.
Règle d’or : Toute intervention (commentaires sur des affaires, participation à des émissions, conseils) nécessite une autorisation préalable et écrite du Bâtonnier.
L’Ordre dénonce un « dérapage grave » dans les médias et sur les réseaux sociaux
L’absence de ce feu vert est lourde de conséquences. Tout manquement, portant préjudice à la réputation de l’Ordre, sera considéré comme une infraction exposant son auteur à de sévères poursuites disciplinaires. L’Ordre s’attaque frontalement à l’usage des plateformes numériques pour l’activité professionnelle.
Toute apparition sur les réseaux sociaux ou les médias visant à donner des consultations juridiques ou à traiter publiquement des dossiers, sans autorisation, est désormais considérée comme de la « publicité personnelle interdite ». Une pratique motivée par la seule ambition de « se promouvoir soi-même ».
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Le Bâtonnier assimile cette dérive à un « acte commercial interdit », en violation des dispositions de l’article 12 de la loi sur la profession d’avocat et de l’article 98 du règlement intérieur. L’Ordre rappelle ainsi que la noblesse de la profession ne peut s’accommoder d’une quête de notoriété s’apparentant au marketing.