Le ministre de l’Industrie et des Mines, Youcef Yousfi a mis en avant, jeudi à Alger, la nécessité de développer la sous-traitance en matière d’industrie automobile en Algérie afin de parvenir à une véritable industrie et créer des centaines d’entreprises qui génèreront des postes d’emploi.
En réponse à la question orale d’une députée de l’Assemblée populaire nationale (APN), M. Yousfi a affirmé que l’Algérie a œuvré au développement d’un tissu industriel, qui se renforce jour après jour, et s’oriente vers la création d’un climat propice au développement de la sous-traitance, pour parachever la première phase de l’industrie automobile, le montage et l’assemblage, avant de parvenir à une véritable industrie automobile.
Expliquant que cette opération impliquait la création, de façon graduelle, de centaines d’entreprises sous-traitantes, il a ajouté que sans des usines de montage, comme première phase, il ne saurait y avoir, à l’avenir, une véritable industrie automobile.
A ce propos, le ministre a évoqué 12 projets sidérurgiques qui contribueront à l’industrie automobile en Algérie, soulignant « le progrès enregistré » en matière de production qui commence à se concrétiser sur le terrain. Il a rappelé que pour assoir une véritable industrie automobile, il a été procédé à l’élaboration d’un cahier de charges fixant un ensemble d’obligations pour les constructeurs en contrepartie des avantages accordés.
L’objectif de ce cahier de charges, contenu dans le décret exécutif n 17-344 du 9 Rabie El Aouel 1439 correspondant au 28 novembre 2017, est de pallier aux insuffisances enregistrées (c’est-à-dire la nécessité de passer par la phase montage et assemblage afin de parvenir à la fabrication de parties puis de pièces de rechange, et partant, à une véritable industrie automobile), a-t-il ajouté.
Le cahier de charges, a encore dit M. Yousfi, prévoit un ensemble d’engagements relatifs à la nécessité d’atteindre un taux d’intégration minimum de 15% après la troisième année d’activité, et de 40% à 60% après la cinquième année, outre le respect par le constructeur-partenaire de vendre les collections destinées au montage au même prix que celui de la sortie d’usine.
En outre, il a réitéré l’obligation, conformément aux dispositions du cahier de charges, de produire des véhicules compétitifs et de respecter l’engagement à exporter l’excédent de la production non écoulée sur le marché national.
Soulignant, que le ministère travaillait sur un programme de réhabilitation des sous-traitants locaux et d’accompagnement des investisseurs et nouveaux sous-traitants, M. Yousfi a fait état de l’installation d’un groupe de travail au niveau de son département pour se pencher sur ce dossier et dégager des solutions permettant d’atteindre l’objectif escompté.
Porter à 50 le nombre des zones industrielles pour dynamiser l’investissement productif
Répondant à la question d’un autre membre de l’APN, M. Yousfi a rappelé que pour dynamiser l’investissement productif et garantir le foncier industriel au niveau des nouvelles zones industrielles, le Conseil national de l’investissement (CNI) a adopté un programme national portant la création et l’aménagement de 30 zones industrielles, élargies à 50 zones.
S’étendant sur une superficie globale de 12.000 ha, ces 50 zones industrielles sont réparties à travers 39 wilayas couvrant 9 espaces, définis par le Plan national d’aménagement et de réhabilitation 2030.
Indiquant que l’objectif est de garantir un foncier industriel destiné à l’investissement au profit des opérateurs économiques algériens, le ministre a précisant que la réalisation du ce programme, financé par le Fonds national d’investissement (FNI), a été confiée à l’Agence nationale d’intermédiation et de régulation foncière (ANIREF).
Après le retard important accusé dans la réalisation de ce programme, les pouvoirs publics ont donné des instructions pour accélérer la cadence des travaux, a ajouté le ministre, rappelant que lors de sa 84e session, le CNI a adopté la décision N09 prévoyant le transfert, aux walis, de la réalisation des nouvelles zones industrielles.
Il a cité l’exemple de la wilaya de Mila, où une nouvelle zone industrielle a été réalisée à « Boukrama » (commune de Chelghoum el Aïd) sur une superficie de 247 ha. Plusieurs opérations de réhabilitation des zones industrielles et zones d’activité ont également été réalisées dans ladite wilaya, par le département ministériel pour un montant de plus de 550 millions de dinars.
Dans le cadre de la réhabilitation et du développement des zones d’activité, la wilaya a bénéficié d’une enveloppe de près de 151 millions de dinars, destinés aux zones d’activité à Mila et Chelghoum el Aïd et Grarem sur une superficie globale de 295 ha.