Développent Humain en Afrique : quel classement pour l’Algérie ?

Développent Humain en Afrique : quel classement pour l’Algérie ?

Lorsque nous pensons au développement, la première chose qui nous vient à l’esprit, ce sont les gratte-ciels, les technologies de pointe, les grandes usines, etc. Si ces aspects sont effectivement importants, ils ne constituent pas les seuls critères de développement. Beaucoup d’experts s’intéressent davantage au développement humain. En effet, lorsque les capacités humaines sont pleinement épanouies, l’entretien des infrastructures matérielles devient plus facile et plus durable.

Qu’est-ce que l’Indice de Développent Humain (IDH) de l’ONU ?

Au fil des ans, l’indice de développement humain (IDH) est devenu l’outil universel pour l’évaluation du statut de développement des pays. Selon le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), « l’IDH a été créé pour souligner que l’individu et ses capacités devraient être le critère ultime pour évaluer le développement d’un pays, et non la croissance économique ».

L’IDH prend en compte trois facteurs :

  • l’espérance de vie à la naissance, représentative des conditions de vie globales des individus (alimentation, logement, eau potable, accès aux soins, etc.) ;
  • le niveau d’éducation qui détermine l’autonomie professionnelle et sociale de l’individu ; celui-ci se mesure par la moyenne des années de scolarisation pour les adultes âgés de 25 ans et plus.
  • le revenu national brut par habitant, révélateur du niveau de vie des individus, donc de leur accès à la culture, aux biens et services…

L’IDH se présente sous la forme d’un nombre situé entre 0 et 1. Le 1 représente le niveau le plus élevé. Les experts préfèrent cet indicateur au revenu par habitant, jugé trop réducteur pour évaluer le niveau de développement d’un pays.

Pour affiner la perception du niveau de développement, le PNUD a enrichi l’IDH de quatre autres indices :

  • l’indice de développement de genre (IDG) qui permet de comparer l’IDH des femmes et des hommes ;
  • l’indice d’inégalité de genre (IIG) qui se concentre sur l’autonomisation des femmes ;
  • l’IDH ajusté aux inégalités (IDHI) dont le calcul tient compte des inégalités ;
  • l’indice de pauvreté multidimensionnelle (IPM) qui mesure différents aspects de la pauvreté.

Selon le score obtenu, L’IDH classe les pays en quatre catégories :

  • score entre 0 et 0,55 : développement humain faible ;
  • score entre 0,55 et 0,70 : développement humain moyen ;
  • score entre 0,70 et 0,80 : développement humain élevé ;
  • score supérieur à 0,80 : développement humain très élevé.

Les 10 pays d’Afrique à l’IDH le plus élevé

Le Rapport sur le développement humain inclut les 193 États membres des Nations unies, ainsi que l’État de Palestine et la RAS de Hong Kong. Au total, l’IDH est disponible pour 189 nations.

Les pays classés de 1 à 66 possèdent un IDH très élevé, ceux classés de 67 à 119 possèdent un IDH élevé, ceux classés de 120 à 156 possèdent IDH moyen, enfin ceux classés de 157 à 189 possèdent un IDH faible.

Sur la base du dernier rapport du PNUD, datant de décembre 2020, voici la liste des 10 des pays africains à l’IDH le plus élevé.

  1. L’île Maurice : ce pays insulaire a un IDH de 0,804 (élevé).
  2. Seychelles : il s’agit encore d’un pays insulaire. Il a un IDH de 0,796 (élevé).
  3. Algérie : notre pays a un IDH de 0,748 (élevé).
  4. Tunisie : notre voisine de l’est affiche un IDH de 0,740 (élevé).
  5. Botswana : le Botswana possède un IDH de 0,735 (élevé).
  6. Libye : l’autre pays de l’Afrique du Nord, la Libye, a un IDH de 0,724 (élevé).
  7. Afrique du Sud : la plus puissante économie d’Afrique possède un IDH de 0,709 (élevé).
  8. Égypte : le berceau de la civilisation arrive en 8e position avec un IDH de 0,707 (élevé).
  9. Gabon : le Gabon affiche un IDH de 0,703 (élevé).
  10. Maroc : enfin, notre voisin de l’ouest, le Maroc, possède un IDH de 0,686 (moyen).

Il faut toutefois noter que les pays africains sont mal classés par rapport à la moyenne mondiale. Par exemple, l’île Maurice, pays numéro un en Afrique, arrive seulement à la 66e position mondiale.

L’Indice de développement humain de l’Algérie dans les détails

L’IDH est une mesure synthétique qui évalue les progrès à long terme dans trois dimensions fondamentales du développement humain : la santé, l’instruction et le niveau de vie. La valeur de l’IDH de l’Algérie pour 2019 est de 0,748, ce qui place le pays dans la catégorie de développement humain élevé. L’Algérie se classe ainsi 1re au Maghreb et 3e en Afrique. Au niveau mondial, notre pays se positionne à la 91e place sur 189 pays et territoires. Entre 1990 et 2019, la valeur de l’IDH de l’Algérie est passée de 0,572 à 0,748, soit une progression de 30,8 %.

Entre 1990 et 2019, l’espérance de vie à la naissance des Algériens a augmenté de 9,9 ans ; les années de scolarisation moyennes ont augmenté de 4,4 ans et les années de scolarisation attendues de 5 ans. Le RNB par habitant de l’Algérie a grimpé d’environ 30,0 % entre 1990 et 2019.

Indice de développement de genre

L’IDG mesure les écarts entre les sexes dans les trois dimensions du développement humain citées précédemment. Il s’agit d’un rapport entre l’IDH féminin et l’IDH masculin. La valeur de l’IDH féminin 2019 pour l’Algérie est de 0,671, contre 0,782 pour les hommes. Ce qui donne une valeur d’ISDH de 0,858.

IDH ajusté aux inégalités

L’IDHI prend en compte les inégalités dans les trois dimensions de l’IDH en « actualisant » la valeur moyenne de chaque dimension en fonction de son niveau d’inégalité dans la distribution. La « perte » de développement humain due à l’inégalité est donnée par la différence entre l’IDH et l’IDHI. Plus l’inégalité dans un pays augmente, plus la perte de développement humain s’accentue. La perte de l’Algérie due aux inégalités est de 20,3 %, ce qui abaisse l’IDH à 0,596 en 2019.

Indice d’inégalité de genre

L’IIG mesure les inégalités entre les sexes dans trois dimensions clés : la médecine de la procréation, l’autonomisation et le marché du travail. La médecine de la procréation se mesure par le taux de mortalité maternelle et le taux de natalité chez les adolescentes ; l’autonomisation est estimée par le pourcentage de sièges parlementaires occupés et de la population possédant au moins un niveau d’éducation secondaire pour chaque sexe ; et la participation au marché du travail se calcule par le taux de participation à la population active pour les femmes et les hommes. L’Algérie a une valeur d’IIG de 0,429, ce qui la classe au 103e rang sur 162 pays en 2019.