Le ministre de l’Énergie et des Énergies renouvelables, Mourad Adjal, a inauguré ce mardi à Alger les travaux d’une conférence internationale consacrée aux applications non électriques de l’énergie nucléaire.
Organisé sur deux jours, cet événement est le fruit d’une collaboration entre la Commission algérienne de l’énergie atomique (COMENA) et la société publique russe Rosatom, acteur majeur du secteur nucléaire civil dans le monde.
À LIRE AUSSI : Il proposait des avortements clandestins à prix d’or : un faux gynécologue écroué à Oran
Dans son allocution d’ouverture, le ministre a tenu à rappeler la solidité des relations historiques entre l’Algérie et la Fédération de Russie, soulignant que ce partenariat énergétique s’inscrit dans la continuité d’une coopération technique déjà ancienne.
Mais au-delà des considérations diplomatiques, la rencontre s’inscrit dans un contexte national particulier : la volonté du gouvernement algérien de développer l’usage médical de l’énergie nucléaire, notamment dans le domaine de la lutte contre le cancer.
L’Algérie et la Russie renforcent leur coopération dans le nucléaire civil
Suivant les orientations du président Abdelmadjid Tebboune, les autorités souhaitent orienter une partie des investissements nucléaires vers la médecine, en particulier la radiothérapie et la production locale de médicaments radiopharmaceutiques.
Ces substances, indispensables à certains diagnostics et traitements, sont encore en grande partie importées. Leur fabrication sur le territoire national permettrait, selon le ministre, de garantir un approvisionnement régulier, de réduire les coûts d’importation et d’améliorer la prise en charge des patients en limitant les délais d’attente pour les soins.
À LIRE AUSSI : L’Espagne examine le rapatriement des 7 mineurs algériens, près de 300 autres en attente
Le ministre a également mis en avant la diversité des applications pacifiques de l’énergie nucléaire, au-delà du secteur de la santé. L’énergie atomique, a-t-il expliqué, peut contribuer à l’agriculture, à l’industrie et à la gestion des ressources en eau, notamment à travers la désalinisation de l’eau de mer et la lutte contre la sécheresse. Ces usages représentent, selon lui, des solutions durables face aux défis énergétiques et climatiques auxquels le pays est confronté.
L’Algérie mise sur le nucléaire pour la santé et le développement durable
La conférence vise aussi à favoriser l’échange d’expériences et le transfert de technologies. Les autorités algériennes considèrent l’expertise russe, en particulier celle de Rosatom, comme un modèle en matière de formation, de recherche et de production d’isotopes radioactifs. Le ministre a cité parmi les perspectives de coopération le développement de petits réacteurs modulaires, destinés à produire à la fois de l’électricité et de l’eau potable à partir de la désalinisation.
À LIRE AUSSI : Golden Award : Une ville algérienne décroche le titres de la meilleure ville émergente en Afrique
La cérémonie d’ouverture s’est tenue au siège du ministère en présence de plusieurs responsables algériens, dont le commissaire à l’énergie atomique, le président de l’Autorité de sûreté nucléaire et le président du Comité national de lutte contre le cancer, ainsi que de nombreux experts russes et algériens. Ensemble, ils ambitionnent de poser les bases d’une coopération nucléaire pacifique renforcée, au service du développement scientifique et sanitaire de l’Algérie.
