La première sortie du Cnes, dans le cadre de sa rencontre de concertation nationale sur le développement local, a visé les zones les plus enclavées, là où peut se mesurer l’effort de développement des pouvoirs publics sur ses citoyens mais aussi, les insuffisances qui restent à combler pour la satisfaction des besoins socioéconomiques des diverses couches de la population.
Tindouf a été la priorité dans la visite du Conseil national économique et social. Hier, M. Seghir Babès a rencontré et échangé, des points de vue avec un large éventail des représentants des citoyens, de l’administration locale, des élus locaux ainsi que du mouvement associatif.
Les représentants de la société civile de la wilaya de Tindouf ont suggéré la mise en place d’une base industrielle pour booster le développement de leur région.
Cette démarche qui pourrait constituer un «véritable levier de développement local», telle que suggérée aux membres du CNES par les représentants de cette wilaya de l’extrême Sud-Ouest du pays, devra notamment s’appuyer, selon eux, sur «l’ouverture des gisements miniers de Ghar-Djebilat et de Mecheri Abdelaziz». L’intérêt des jeunes s’est porté notamment sur l’exploitation des richesses minières que renferment ces deux gisements, soulignant que leur ouverture permettra de générer des emplois permanents susceptibles d’améliorer leurs conditions de vie. Les interventions de société civile de Tindouf se sont également articulées autour d’axes divers liés essentiellement à l’amélioration du cadre de vie de la population et la mise en œuvre des principes de «démocratie» et de «transparence» dans les rapports administration-citoyen. Des jeunes ont soulevé la question de leur «marginalisation», un problème qui, selon eux, «gangrène plusieurs organismes et entreprises publics, insensibles à leurs préoccupations, alors qu’ils sont appelés à contribuer au développement durable», tel que souligné à maintes reprises par le président de la République.
Parmi leurs propositions figurent aussi, la création d’un conseil local de jeunes devant prendre en charge leurs préoccupations et l’installation d’une cellule de communication directe avec les instances gouvernementales. Cette rencontre a été aussi mise à profit pour mettre en lumière les contraintes rencontrées par la femme, notamment son insertion dans la vie professionnelle, au même titre que l’homme, et la prise en charge de la femme rurale, «privée de scolarité en dehors de sa région rurale, du fait des pesanteurs des traditions locales», a regretté la présidente de l’union de wilaya des femmes algériennes. L’ouverture d’établissements scolaires et de centres de formation professionnelle en régions rurales et éloignées a été aussi proposée dans le but de permettre à la femme d’accéder à la formation et à l’enseignement, et de pouvoir ainsi contribuer au développement local.
Les représentants du mouvement associatif local ont également mis en exergue les difficultés empêchant un «développement équilibré», à l’exemple de la distribution de l’énergie électrique qui, du fait des fréquentes coupures en période estivale induites par la croissance démographique et urbaine de la wilaya, causent des désagréments à la population et freinent la croissance de la région. De nombreux intervenants ont aussi évoqué la forte salinité de l’eau potable qui contraint la population à recourir à s’alimenter à partir des puits, souvent non contrôlés et non traités.
«J’ai pris note de toutes vos préoccupations et doléances et je vous assure qu’elles seront prises en charge par le président de la République après leur adoption par le gouvernement». Le président du CNES a, en outre, affirmé que la prise en charge par les pouvoirs publics de l’ensemble de ces préoccupations se fera dans le cadre du programme national des réformes politiques qui sera mis en application avant fin 2011, et ce, par le biais des différents outils d’intervention organisationnelle et juridique.