Une importante rencontre sur le développement du secteur agricole dans les wilayas du sud du pays se déroule aujourd’hui à Ghardaïa.
Les responsables des secteurs agricole et de l’hydraulique sont au-devant de cette rencontre qui regroupe l’ensemble des acteurs et opérateurs dans les filières agricoles. Selon le ministère de l’agriculture, il s’agit de faire le point sur les potentialités de développement de ce secteur névralgique pour la croissance économique, et de le booster davantage dans la perspective des grands projets en cours pour la modernisation de l’ensemble des secteurs d’activité qui feront l’Algérie de demain.
C’est dire l’utilité de cette rencontre pour les agriculteurs des zones sahariennes, qui vont avoir d’une part une oreille attentive des pouvoirs publics à leurs problèmes et leurs besoins, et d’autre part bénéficient du plein soutien des autorités du pays dans leurs efforts de produire plus et mieux.
Cette rencontre, qui sera marquée par la présence des ministres de l’agriculture et de l’hydraulique, le ministère de l’intérieur étant représenté par M. Ouali Abdelkader, SG, reflète en fait toute l’attention et l’intérêt des autorités pour un secteur économique qui participe grandement à renforcer la souveraineté nationale, en éliminant le spectre de la dépendance alimentaire, mais également en donnant à l’Algérie les moyens de son autosuffisance alimentaire, ainsi que les surplus agricoles qui vont être exportés.
Bon an mal an, le secteur agricole représente un peu plus de 15% de la valeur ajoutée nationale, absorbe une bonne partie de la demande nationale d’emplois, est à la pointe de la lutte contre le chômage, fournit les matières premières pour l’industrie agroalimentaire et fournit plus de 98% des produits agricoles consommés localement. Avec les progrès réalisés ces dernières années et les gros investissements consentis par les opérateurs privés, notamment dans les wilaya d’El Oued et de Biskra, l’agriculture algérienne arrive donc à produire des produits de qualité, répond aux besoins de la demande et diversifie sa production.
Les maraîchages produits dans la wilaya de Biskra en plein hiver, ou les différentes qualités de pomme de terre produites par les agriculteurs d’El Oued, inondent les marchés du pays, et donnent en réalité une idée des immenses potentialités du secteur agricole algérien. Certes, tout n’est pas encore parfait, avec ces hausses de prix fréquentes sur des produits agricoles de large consommation, mais le fait est que les étalages des marchés algériens sont remplis de produits agricoles les plus divers, souvent cultivés sous serres, c’est à dire avec des techniques culturales modernes.
Les investissements sont également à la mesure des résultats, et c’est en fait là les grands traits du débat prévu aujourd’hui dimanche à Ghardaïa entre professionnels du secteur agricole, société civile et notables des wilayas du sud-est du pays. Les responsables du secteur auront également là une occasion de discuter franchement avec les acteurs de la filière, et de faire le point autant sur les progrès que sur les points négatifs du secteur dans cette région du pays (Ghardaïa, El Oued, Ouargla, Biskra et Laghouat).
Par les chiffres, le secteur agricole saharien ou oasien, représente 18,2% de la valeur globale de la production nationale, estimée 29,3 milliards de dollars pour la campagne 2011-2012. Le soutien de l’Etat, notamment dans le cadre du programme de développement quinquennal (2010-201) est également à la mesure des attentes du secteur et de ses acteurs. En outre, des dispositions spécifiques ont été prises au plus haut niveau de l’Etat pour soutenir et développer l’agriculture oasienne et saharienne, avec des exonérations d’impôts, des financements de programmes et de campagnes, ainsi que la réalisation d’infrastructures de transports et routières pour mettre fin à la situation d’isolement des grandes exploitations agricoles du sud du pays.
Une situation qui a été matérialisée de nos jours par l’arrivée sur les étals de marchés des grandes villes du pays d’une production de tomates, par exemple, récoltée le même jour à Biskra. Le développement du grand sud du pays, c’est ça en fait la saveur, les fruits de tant d’efforts qui, du reste continuent et se poursuivent pour faire de ces régions fertiles, riches du pays le nouvel eldorado de l’Algérie de demain.
Boualem Branki