Développement des hydrocarbures et des énergies renouvelables face à l’impératif du mix énergétique

Développement des hydrocarbures et des énergies renouvelables face à l’impératif du mix énergétique

 L’Algérie, qui célèbre samedi le 47ème anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures, s’attèle à réussir sa transition énergétique par un développement accru des énergies fossiles et la promotion des énergies renouvelables pour diversifier ses sources énergétiques.

Dans cette perspective, une réflexion est engagée pour la révision de la loi sur les hydrocarbures, en tenant compte des mutations que connait le marché énergétique mondial, aux fins de capter davantage les investissements étrangers et les détenteurs des nouvelles technologies dans ce secteur.

Outre les réserves prouvées récupérables, il s’agit de mettre au jour le potentiel probable des ressources d’hydrocarbures restant à découvrir et d’accroître le taux de récupération des gisements en exploitation.

C’est dans ce sens que la compagnie pétrolière et gazière Sonatrach s’active actuellement à l’élaboration d’un plan de développement couvrant une réorganisation de l’ensemble de ses activités en amont, en aval (pétrochimie notamment) et dans le transport des hydrocarbures.

Une enveloppe financière estimée à environ 56 milliards de dollars sera consacrée à la mise en œuvre de ce plan étalé sur la période 2020/2030.

En parallèle, il est constaté une accélération de signature d’accords depuis ces derniers mois, dont ceux de règlement de différends, entre Sonatrach et des compagnies pétrolières mondiales tels les groupes Total (France), Eni (Italie), Saipem (filiale d’ENI), Repsol (Espagne), Cepsa (Espagne), Pertamina (Indonésie), DEA Deutsche Erdoel AG (Allemagne) et Transneft (Russie), tandis que des discussions sont engagées avec des majors américains dont Exxon Mobil.

La stratégie tend également à augmenter les exportations algériennes de gaz naturel, notamment vers l’Asie, afin de sécuriser la part de marché du pays face à la concurrence.

Il sera question aussi d’exploiter de nouveaux champs gaziers pour augmenter les capacités productives de la compagnie nationale qui avait exporté l’année passée quelque 54 milliards de m3 de gaz naturel vers l’Europe, et table de dépasser le cap des 57 milliards de m3 en 2018.

D’autre part, la nouvelle stratégie de Sonatrach consiste à diversifier les sources d’énergie en allant vers des activités nouvelles dans l’offshore et le gaz de schiste.

Par ailleurs, il s’agit de renforcer l’activité de ce groupe à l’international, sachant qu’il est déjà présent dans un certain nombre de pays comme la Libye, le Niger et le Pérou.

L’Algérie œuvre également à développer davantage son industrie pétrochimique dont des projets de raffineries avec la réhabilitation de celle de Sidi R’cine (Alger) et la réalisation prévue de celles de Hassi Messaoud et de Tiaret.

Renouvelables: une priorité pour diversifier le mix énergétique

Placé par le gouvernement au rang de priorité nationale pour, à la fois, préserver les ressources fossiles, prolonger durablement l`indépendance énergétique du pays et diversifier les sources de l`électricité, le Programme national de développement des énergies renouvelables prévoit une production d`ici à 2030 de 22.000 mégawatts d`électricité de sources renouvelables, destinée au marché intérieur, en plus de 10.000 mégawatts (MW) supplémentaires à exporter.

Le déploiement à plus grande échelle du photovoltaïque et de l`éolien sera accompagné, à moyen terme, de la production d`énergie à partir du solaire thermique, ainsi que l`intégration de la cogénération, de la biomasse et de la géothermie.

Ainsi, l`énergie de sources renouvelables devrait représenter 27% de la production globale d`électricité en 2030 et le double de la capacité actuelle du parc national de production d`électricité.

Cet objectif permettra de réduire plus de 9% de la consommation d`énergie fossile à l`horizon 2030, d`économiser 240 milliards m3 de gaz naturel, soit 63 milliards de dollars sur 20 ans.

Jusqu`à présent, le secteur a réalisé 400 MW à partir d`énergies renouvelables à travers la centrale électrique hybride de Hassi R`mel (100 MW) et la centrale solaire pilote de Ghardaïa (1,1 MW), auxquels s`ajoutent 22 stations électriques solaires d`une capacité de 343 MW à travers 14 wilayas, dont 270 MW qui sont déjà en service.

En outre, un appel d`offre national et international devra être lancé en 2018 pour la production de 4.000 MW d`électricité à partir de sources renouvelables avec un cahier des charges obligeant les investisseurs nationaux et étrangers de produire et d`assurer le montage local des équipements industriels de production et de distribution des énergies renouvelables, notamment les panneaux photovoltaïques.