Développement et lutte contre le terrorisme dans la région du Sahel : Pour une large adhésion

Développement et lutte contre le terrorisme dans la région du Sahel : Pour une large adhésion

La Conférence d’Alger sur le partenariat, la sécurité et le développement entre les pays du champ du Sahel et les partenaires extra-régionaux représente une opportunité pour sensibiliser les différents partenaires à s’impliquer dans les efforts de développement de la région du Sahel et consolider la stratégie de la sous-région dans la lutte contre le terrorisme.

Il s’agit donc pour les participants à cette conférence, la première du genre, prévue pour les 7 et 8 septembre, de créer une « synergie » entre les quatre pays du champ (Algérie, Mauritanie, Mali, Niger) et leurs partenaires extra-régionaux sur les plans politique, militaire et sécuritaire. L’exigence de cette « synergie » est aussi justifiée par la nouvelle situation prévalant dans la région du Sahel, induite par la crise libyenne, et qui menace les pays du champ à travers deux phénomènes, à savoir la circulation des armes et le retour massif de personnes dans leurs pays d’origine. Les thèmes retenus pour cette rencontre internationale, impliquant une recon- naissance de l’efficacité des mécanismes mis en œuvre dans la stratégie sous-régionale de lutte contre le terrorisme, s’articulent, ainsi, dans leur premier volet, sur l’accompagnement par les pays partenaires des pays du champ dans les domaines de la formation, de la logistique, et des renseignements. Il s’agit, pour ce qui est du second volet de cette réunion, qui s’articule autour de la question du crime organisé et du trafic de drogue, d’impliquer les différents partenaires dans la lutte contre ces fléaux, d’autant plus que ces crimes transnationaux prennent de l’ampleur dans cette sous-région et intéressent, en premier lieu, l’ensemble des membres de la communauté internationale. La conférence traitera, également, du thème du développement socioéconomique dans la région du Sahel, consolidant, de la sorte, l’approche prônée par les pays du champ depuis la réunion d’Alger de mars 2010, qui confère à ce volet une importance « majeure » pour la stabilité des pays concernés.

L’Algérie, un rôle pivot

Sur cette question précise, l’exemple de la route transsaharienne, dont la dernière partie qui traverse l’Algérie (Tamanrasset-In-Guezzam, sur une distance de 420 km), a été achevée en 2009, sera au menu de cette conférence. L’importance de la rencontre d’Alger et des thèmes retenus est rehaussée, également, par la participation exceptionnelle annoncée à cette occasion. Ainsi, outre les quatre pays du champ, 38 délégations représentant le système des Nations unies, les partenaires bilatéraux, notamment les cinq pays membres du Conseil de sécurité, les bailleurs de fonds et les organisations régionales prendront part à cette conférence, en plus de l’Union européenne et d’autres puissances internationales.

Des centres internationaux spécialisés participeront à la conférence, notamment le Centre international de lutte contre le terrorisme et le Centre de Genève de lutte contre le trafic de drogue, aux côtés des bailleurs de fonds traditionnels dans la région, à savoir la Banque mondiale, la Banque africaine de développement et la Banque islamique de développement.

La conférence mettra en exergue, en outre, la place «centrale» qu’occupe l’Algérie dans la lutte contre le terrorisme. Il s’agit d’un constat « fait par tout le monde » et conforté, notamment, par son expérience dans cette lutte et sa contribution à la conceptualisation même des stratégies de lutte contre le terrorisme à travers les organisations internationales.

La tenue de cette rencontre avait été décidée lors de la réunion ministérielle de Bamako, en mars 2011, au cours de laquelle l’accent a été mis sur la coopération entre les pays du Sahel avec leurs partenaires pour « renforcer les capacités d’appropriation de la lutte antiterroriste par les quatre pays du champ ».