Le succès des centres commerciaux de Bab Ezzouar et de Mohammadia est dû en partie à la présence de dizaines de boutiques aux marques de notoriété mondiale.
Le nombre de franchises en Algérie augmente. Elles étaient 60 en 2010. On en enregistre aujourd’hui une centaine. Elles ont accompagné l’ouverture des centres commerciaux de Bab Ezzouar, de Mohammadia (Ardis). Le succès de ces espaces de la grande distribution est dû en partie aux dizaines de boutiques aux marques de notoriété internationale. Le premier flux remonte à l’année 2000. Après la troisième vague conduite par des enseignes de notoriété internationale Adidas, Nike, Lacoste, Benetton, Timberland, Swatch, Sergent Major, Orchestra, Mango, Carré Blanc, Geneviève Lethu, on enregistre l’arrivée récente de Zara, Afflelou, Cartier Celio, Hillfiger, Dim, Tape à l’œil, Bizbee. Et on annonce l’ouverture prochaine de boutiques de Jenifer. De même, les premiers arrivés qui se concentraient au centre commercial de Bab Ezzouar, pour la plupart, développent leur réseau de magasins avec l’ouverture de boutiques à Sidi Yahia ou Dely Brahim, voire même à Tizi Ouzou. Tout cela induit des besoins nouveaux de formation et de recrutement. À travers la franchise, sont apparus, du reste, de nouveaux métiers.
Il faut savoir que le personnel des franchises reçoit une formation du franchiseur ainsi que du franchisé.
Le vendeur constitue la pièce maîtresse de la force de vente. La nouveauté par rapport à un vendeur ordinaire, c’est l’acquisition d’une technicité fournie par le franchiseur : comment notamment installer les produits sur les rayons, comment parler avec la clientèle. “On lui apprend comment plier une serviette”, indique une représentante de l’enseigne française Carré Blanc. Un savoir-faire, en un mot, propre à chaque enseigne est transféré. Il apprend également la typologie du client. Le vendeur est astreint à des résultats : “Un vendeur peut toucher 30 000 dinars par mois. Il peut atteindre 50 000 dinars si sa performance de vente mensuelle dépasse les objectifs de vente. Les performances de chaque vendeur sont ainsi évaluées. S’il atteint ou dépasse les objectifs de vente, il reçoit une prime conséquente”, confie le patron d’une franchise française qui compte des magasins au centre commercial de Bab Ezzouar et Sidi Yahia. Il est appelé aussi conseiller de vente. Il a pour tâche de prendre en charge le clident, de le convaincre avant la transaction. Par aillerurs, dans les hypermarchés, toutes les caisses sont pourvues de logiciels. Les caissiers et vendeurs sont formés à ce type de logiciels. “Ils peuvent consulter à tout moment le chiffre d’affaires journalier de la boutique, leurs performances de vente”, ajoute le gérant d’une grande marque internationale.
Brand manager, un métier de rêve ?
On retrouve, à une échelle plus élevée, le directeur de la boutique, le responsable des ventes, appelé brand manager ou responsable commercial qui reçoit une formation chez le franchiseur, puis forme en Algérie le personnel chargé des ventes. Il est l’interface entre le franchiseur et le franchisé. “C’est le premier vis-à-vis et le premier relais de l’enseigne (franchiseur). Il suit les ventes, prend attache avec le franchiseur pour les commandes, veille au respect du merchandising”, indique un représentant de grandes marques françaises. On a également des postes stratégiques : le responsable des approvisionnements et le directeur de marketing qui peut avoir sous sa coupe, surtout dans l’habillement, des merchandisers, ces agents spécialisés dans une fonction vitale pour la franchise : comment séduire la clientèle (techniques).
Mortex compte doubler le nombre d’emplois
La franchise en Algérie, bien qu’elle ne dispose pas de sa propre législation, contrairement aux pays voisins, qu’elle soit considérée comme de la revente en l’état, en un mot de l’importation, constitue néanmoins une source d’emplois pour les jeunes diplomés. Par exemple la société Mortex qui exploite en Algérie les boutiques sous les marques Morera, Jules, Bizzbee, Tape à l’œil, Brice, Styleco, compte 250 collaborateurs. Au cours des trois prochaines années, ce nombre va doubler. Mortex table sur un effectif entre 450 à
700 collaborateurs à moyen terme.
K. R