Pressés par le temps et la situation sécuritaire chaotique en Libye, les Libyens ont été invités, une nouvelle fois, par l’Algérie, à trouver un terrain d’entente, sur un minimum de conditions, pour éviter à leur pays une disparition certaine.
“Les souffrances du peuple libyen, les urgences que nous identifions, qu’elles soient politiques, sécuritaires ou économiques, font qu’aujourd’hui, il est important de réaliser un accord même sur des dénominateurs communs très minimes pour pouvoir donner une chance à l’État libyen de renaître, de se doter des moyens de faire face à des défis et d’assumer ses responsabilités envers les peuples de la région et de la communauté internationale dans son ensemble”, a estimé, hier, le ministre d’État, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, dans une déclaration à l’APS, à l’issue de la 4e réunion du groupe international de contact sur la Libye, organisée à Johannesburg, en Afrique du Sud.
Tout en affirmant que les difficultés actuelles, soulevées par les parties libyennes, dans le cadre du dialogue interlibyen, sous l’égide de l’Onu, sont “surmontables”, Ramtane Lamamra a appelé au sens de la responsabilité des Libyens. “Nous avons lancé un appel au sens de responsabilité dans ces négociations”, a-t-il ajouté, qui défend “une approche globale” dans le règlement de la crise libyenne. “La mise en place d’un gouvernement d’union nationale est, aujourd’hui, une condition-clé pour pouvoir s’attaquer, de manière systématique et efficace, aux autres questions et défis importants qu’il faut traiter également dans la transparence et conformément au droit international, humanitaire et aussi conformément aux engagements que nous avons les uns et les autres dans la lutte contre le terrorisme”, a-t-il précisé. Le ministre avait déclaré auparavant, en marge des travaux du Conseil exécutif de l’Union africaine à Johannesburg, que la voix diplomatique demeure la seule solution pour la guerre en Libye.
La solution devra être “politique, globale et indubitablement libyenne (…) pour assurer une riposte effective à tous les phénomènes sérieux, que sont le terrorisme, la migration illégale, le trafic d’armes et autres”. Depuis janvier, un processus de dialogue interlibyen a été engagé par l’ONU, afin de parvenir à un accord associant toutes les sensibilités politiques et tribales libyennes.

Face à la menace terroriste de l’organisation de l’État islamique, qui s’est implantée à Darna (est de la Libye) et a pris le contrôle entier de la ville de Syrte (centre du pays), les Libyens n’ont d’autre choix que le dialogue politique. L’équation en Libye est toute simple, mais difficile à résoudre pour le moment : s’entendre ou disparaître.
L. M.